Carême 1619 : l’arrivée des premiers jésuites à Paray-le-Monial
Les jésuites ont fêté, en 2019, le 400ème anniversaire de leur présence à Paray-le-Monial. C’est l’occasion de se souvenir de leur arrivée en 1619 pour prêcher le Carême… Quelques années plus tard, ils feront appel aux sœurs de la Visitation, et ce sera ensuite l’arrivée de sainte Marguerite-Marie et du jésuite Claude La Colombière.
C’est en 1619, il y a quelque 400 ans, que deux jésuites du Collège de Roanne furent invités à Paray-le-Monial pour prêcher le Carême et les fêtes pascales aux 2500 habitants de cette petite ville du diocèse d’Autun, en Saône et Loire. L’un de ces deux jésuites avait été le confesseur de sainte Jeanne de Chantal, la fondatrice des sœurs de la Visitation (« communauté nouvelle » de l’époque fondée 9 ans auparavant).
Touchés par leur dévouement, huit habitants de Paray procurèrent aux jésuites un logement aux côtés du grenier à sel de l’époque, situé sur l’emplacement de ce qui allait devenir ultérieurement la Chapelle de la Visitation, celle des futures apparitions. Au cours des années suivantes, les jésuites restèrent pour poursuivre « l’instruction religieuse » en des temps troublés et meurtris par les guerres de religions à la fin encore récente. Ce poste avancé restait dépendant du grand Collège de Roanne. Ce n’était pas encore une « résidence » mais une « mission »… En plus du réconfort et de l’instruction apportée aux habitants de la ville, les jésuites furent rapidement engagés dans le « collège des habitants catholiques », une petite école primaire de l’époque, situé dans l’actuelle rue de la Paix, proche de l’église paroissiale maintenant salle d’exposition appelée « tour Saint Nicolas ».
Les jésuites perçurent rapidement le bien-fondé d’une présence religieuse contemplative féminine en cette petite ville (moins de 2000 habitants). C’est ainsi qu’ils firent appel en 1626 aux sœurs de la Visitation, communauté créée seize ans auparavant. Celles-ci s’établirent dans un premier temps au 3 rue de la Paix. Mais différentes péripéties et épreuves, notamment la grande peste de 1628, poussèrent rapidement les jésuites à proposer l’échange de leurs maisons : en 1632 les sœurs s’établirent définitivement dans ce qui allait devenir la rue de la Visitation, alors qu’eux-mêmes allèrent habiter rue de la Paix, proche du collège communal dont ils avaient désormais la charge.
39 ans plus tard, en 1671, Marguerite-Marie Alacoque, une jeune fille de 24 ans habitante de Vérosvres, passait les portes d’entrée du monastère de la Visitation.
4 ans plus tard, en février 1675, c’était au tour d’un nouveau jésuite de rejoindre Paray-le-Monial : le père Claude La Colombière, chargé tout spécialement de confesser les sœurs de la Visitation et d’authentifier l’expérience spirituelle déroutante vécue par la jeune sœur Marguerite-Marie, soit 56 ans après l’arrivée des tout premiers compagnons de Jésus.
P. Xavier Jahan sj,
de la communauté jésuite de Paray-le-Monial
Article publié le 4 mars 2019