« Il était mort, et il est revenu à la vie » – Méditation de Louis Tonneau sj pour le Carême

Pour ce quatrième dimanche de Carême, dit de Laetere, ce qui signifie « Réjouis-toi », la liturgie nous propose la parabole du fils prodigue. Louis Tonneau sj nous rappelle dans cette méditation l’urgence de la conversion qui vient de la foi que Dieu a déjà vaincu la mort.

angiemenes-1567540907493-cathopic Le temps du Carême, sous les abords pénitentiels parfois austères de la prière, de l’aumône et du jeûne, ne nous conduit pas à la Passion mais à la Vie. Vie manifestée dans son triomphe suprême sur la Mort par la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Tout l’enjeu du Carême est de préparer l’âme du fidèle chrétien à cet inouï : Dieu a vaincu la Mort. Pourquoi refuser de combattre sous son étendard, alors que la Victoire est déjà nôtre ?

Face à l’échec apparent, face à la Croix, manquerions-nous de foi ? Certes, hier, le Christ ploya sous les coups et les brimades ; et aujourd’hui, combien souffrent eux aussi d’injustice ? Certes, hier, le Christ tomba par trois fois sur le chemin du Calvaire ; et aujourd’hui, il nous arrive de faire de même. Certes, hier, au moment fatidique, presque tous Le trahirent ; et aujourd’hui, tandis que son Église est persécutée aux 4 coins du monde et que coule le sang des martyrs, nous regardons ailleurs. Et pourtant, Dieu a déjà vaincu. Ce temps de Carême nous offre de le redécouvrir. En soi : tuer le païen, tourner son âme vers Dieu et choisir de Le servir.

Dans les textes de ce 4ème dimanche de Carême, la Victoire finale point déjà. La 1ère lecture nous emmène au bout du voyage : c’est l’arrivée du peuple de Dieu en Terre Promise, le désert a été traversé. Le psalmiste, lui, chante la gloire du Seigneur : par anticipation (« je bénirai le Seigneur ») mais aussi dans un ici et maintenant qui nous concerne tous (« exaltons tous ensemble son nom »).

Reste l’Évangile : la parabole du fils prodigue. On a l’impression de la connaître depuis toujours. Combien de fois l’a-t-on entendue ? Le cadet a beau s’être éloigné du père et ne plus se sentir digne d’être appelé « fils », c’est son retour au père qui offre la réjouissance : « mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ». Peu importe le passé ou le sentiment qui l’étreint, seul compte le fait qu’il se soit retourné pour revenir au père. Il ne nous est pas difficile de nous identifier au fils, ni d’identifier le Père. Les enfants comprennent cela spontanément. En revenant au Père, tous peuvent festoyer et se réjouir : « il était mort, et il est revenu à la vie ». Mais tous ne le font pas : l’aîné boude la liesse. Et nous ?

En ce dimanche de Laetare, premier mot du chant d’ouverture de la messe de ce dimanche signifiant « Réjouis-toi », nous marquons une pause à mi-parcours de notre pèlerinage vers Pâques. Il urge de nous convertir. Mais avant cela, de savoir nous réjouir car « il était mort, et il est revenu à la vie ».

Louis Tonneau sj (communauté Saint Pierre Favre, à Leuven)

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