Etienne Celier Neuvième enfant d’une famille nombreuse, à laquelle il restera toujours très attaché, Etienne Celier, né au Chesnay, entre au noviciat en 1948. Après une formation classique, il est envoyé au Collège Saint-Louis de Gonzague à Paris, enseignant l’histoire-géographie, jusqu’à son départ au troisième an aux Etats-Unis.

En 1965, Etienne revient à « Franklin », où il sera professeur d’histoire-géographie et de sciences économiques, et Préfet des Etudes du Lycée et des Classes préparatoires. Il exerce aussi d’autres ministères : permanences de confessions à Saint-Louis d’Antin, préparations de mariages, accompagnements spirituels… Dans une page pour servir à sa notice nécrologique, Etienne écrivait : « Sous des dehors assurés, tranchants même, il doutait de lui. Ce n’est qu’après avoir longtemps hésité, et même résisté, qu’il accepta la charge de Préfet […]. Il y resta 14 ans, peut-être les plus riches années de sa vie. Ce n’était pas un esprit créatif, mais un bon gestionnaire. Précis, pointilleux même, il veillait de près à ce que « la machine tourne ». Malgré son impatience envers autrui et ses éclats de colère sans proportion avec leur cause, il acquit l’estime par sa conscience professionnelle et le soin dans lequel il suivait les élèves et les aidait à s’orienter. […] Sentant qu’il avait fait son temps, il proposa à son Provincial de quitter Franklin quelque 32 ans après avoir commencé à y enseigner. »

Etienne quitte donc les ministères de l’éducation et l’Ile-de-France, pour rejoindre, en 1990, le centre spirituel du Châtelard, où il accompagnera de très nombreuses retraites, tout en rendant beaucoup d’autres services, comme économe et bibliothécaire. Il n’oublie pas non plus ses compagnons âgés et malades qu’il visite fréquemment à la communauté voisine de La Chauderaie.

En 2016, Etienne part pour la communauté de Vanves et l’EHPAD Maison Soins et Repos. Volonté de fer et emploi du temps très réglé lui permettent de poursuivre de nombreux ministères d’accompagnement spirituel et de rendre jusqu’au bout de nombreux services internes (vaguemestre, sacristain, présidence d’eucharisties…). Sa parole et ses avis, souvent vifs et critiques, parfois autoritaires, participent à l’amélioration de la vie quotidienne. Sa correspondance importante témoigne de sa fidélité.

Homme de grande culture, lecteur et marcheur infatigable, correcteur de la revue Christus, mélomane et cinéphile averti, il est aussi apprécié pour la qualité et la profondeur de ses homélies, pointant toujours l’amour et la miséricorde du Seigneur. Miséricorde qu’Etienne demandait aussi pour lui-même, avec humilité, reconnaissant qu’il avait blessé, profondément et durablement, certaines personnes au fil de ses ministères. Il le regrettait et cherchait à leur en demander pardon.

Depuis deux ans, Etienne avait accepté d’utiliser une canne et se préparait, avec courage, détermination et une douceur croissante, aux étapes du déambulateur et du fauteuil roulant. Sa mort subite, le 3 août 2022, les lui épargna.

P. Jacques Gebel sj
Vanves