Bienheureux Ignace d’Azevedo et ses compagnons
Ignace d’Azevedo et ses 39 compagnons sont morts par des corsaires huguenots alors qu’ils naviguaient vers le Brésil, les 15 et 16 juillet 1570. Ils ont été déclarés bienheureux par Pie IX en 1854. Le groupe est connu sous le nom des « Quarante martyrs du Brésil ».
Inácio d’Azevedo naît à Porto en 1527, au sein d’une famille aristocratique de cette ville. Le jeune Inácio était destiné, comme son père, à une carrière politique, mais Dieu avait un autre projet pour lui. Touché par l’un des sermons du Père Francisco Estrada, prêtre de la Compagnie de Jésus, il décida de se retirer pour faire le bilan de sa vie spirituelle en se cloîtrant quelque jours dans l’une des maisons inoccupées que possédait sa famille près de Porto. Avec un de ses amis, touché lui aussi, ils participèrent tous deux à une retraite d’un mois pour faire les Exercices spirituels. Ignace demanda ensuite à rentrer chez les jésuites. Il le fit en décembre 1548 à l’âge de 21 ans et il fut ordonné prêtre en 1553.
Au service de l’enseignement portuguais
La même année fut ouvert, à Lisbonne, le Collège de Saint-Antoine dont il fut le premier recteur. Ignace fonda ensuite le collège Saint-Paul à Braga, toujours au Portugal. Peu après, le Père Général François de Borgia le nomma visiteur au Brésil. Il arriva à Bahia en 1566 et consacra deux années à parcourir le pays, visitant les collèges et les missions des jésuites pour évaluer leur travail et voir comment on pourrait le mieux les aider. Son rapport louait l’entreprise brésilienne et constatait le manque de personnel. Le Père de Borgia le nomma Provincial du Brésil et l’envoya recruter des missionnaires dans les provinces espagnoles et portugaises. Il réussit à recruter environ 70 volontaires, dont quelques uns étaient prêtres, mais la majorité étaient scolastiques ou même seulement novices.
Missionnaire au Brésil
Ignacio d’Azevedo trouvait un tel potentiel d’évangélisation au Brésil qu’il a recruté avec succès des jésuites d’Espagne et du Portugal pour devenir missionnaires dans ce pays ; cette grande espérance aboutit à un désastre quand des corsaires huguenots français interceptèrent la flotte portugaise et massacrèrent les missionnaires.
Azevedo rassembla les divers groupes pas loin de Lisbonne pour les préparer avant de prendre la mer le 5 juin 1570 dans 7 bateaux et une caravelle, qui quittèrent Lisbonne pour les îles Madeira près de la côte africaine. Ils y arrivèrent une semaine plus tard. Des rumeurs que les corsaires français menaçaient les mers environnantes maintinrent les voyageurs dans le port jusqu’au moment où le Capitaine du Santiago, le bateau qui transportait le père de Azevedo et ses 43 compagnons, décida de tenter sa chance et de mettre la voile pour l’île de La Palma. Quatre jésuites choisirent de ne pas rester à bord, vu le danger d’être capturés et tués par les Français. Le voyage débuta paisiblement, avec une mer calme et des vents favorables, mais le vent changea quand le bateau s’approchait de La Palma, et le capitaine décida de pénétrer dans la baie de Tazacorte.
Après quelques discussions pour décider si on se rendrait par terre au port de Santa Cruz de La Palma (où les missionnaires pouvaient s’embarquer pour le Brésil), Ignace d’Azevedo décida d’y aller par voiliers. Après deux jours ils aperçurent des voiles à l’horizon, qui se révélèrent être des navires français sous le commandement du pirate français Jacques Sourie. Les navires français étaient beaucoup plus rapides que le Santiago et n’eurent aucune peine à le rattraper. Trois pirates montèrent à bord, mais furent massacrés. Alors les bateaux se séparèrent et Ignace d’Azevedo sortit une peinture de Notre Dame dont le Pape Pie V lui avait fait personnellement cadeau. Il la plaça à côté du grand mât et se mit à prier avec d’autres. Quand les pirates réussirent à monter sur le bateau, ils attaquèrent le jésuite et lui tranchèrent la tête et lacérèrent son corps au glaive et jetèrent par-dessus bord le jésuite et la peinture qu’il tenait encore.
Dès qu’il eut réussi à prendre le contrôle de tout le bateau, Sourie ordonna de jeter à l’eau le restant des jésuites. Simon da Costa fut épargné ce premier jour de massacre parce qu’il ne portait pas de soutane, car il n’avait été jésuite que quelques semaines. Quand le corsaire français s’entretint avec les matelots, da Costa révéla qu’il était aussi un missionnaire. Sourie ordonna de la décapiter et de le jeter en mer. Le seul jésuite à survivre était le frère Joao Sanchez, que les pirates épargnèrent parce qu’ils avaient besoin d’un cuisinier. Il resta à bord du navire capturé jusqu’port d’attache des pirates, La Rochelle, en France. Après s’être échappé, il se rendit au Portugal, où il raconta à ses compagnons jésuites comment Ignace d’Azevedo et ses compagnons avaient été martyrisés.
Tous les missionnaires ont été béatifiés en 1854 par Pie IX.
Source : site de la Curie Générale de la Compagnie de Jésus,
Initialement regroupé et édité par le P. Tom Rochford sj
Traducteur : Guy Verhaegen
> Crédits photos du visuel en Une : © Daniel Gomes, avec l’aimable autorisation d’utilisation d' »Aurautos do Evangelho »
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Article publié le 2 janvier 2013