Portrait : Gilbert Col sj
Gilbert Col sj a prononcé ses derniers vœux le 27 mai 2023 à l’île Maurice. Frère jésuite, il collabore actuellement à Paris aux Éditions jésuites. Il revient sur son parcours et ses missions dans la Compagnie de Jésus.
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Je suis né en 1972, à Port-Louis, à l’île Maurice. J’ai grandi dans une famille de trois garçons, je suis l’aîné de mes deux frères. Mes parents sont maintenant tous les deux à la retraite ; mon père est artisan menuisier et ma mère, fonctionnaire.
C’est à l’âge de 17 ans que j’ai entendu pour la première fois l’appel à devenir jésuite. C’était à la lecture d’un magazine jésuite portant sur « l’option préférentielle pour les pauvres »*. La suite n’a fait que confirmer mon désir de suivre le Christ dans la vie religieuse.
En lisant les Écritures et en voyant vivre les religieux et les religieuses, je voyais combien la vocation chrétienne est une affaire de vivre-ensemble. Dans mon île Maurice, multiculturelle et multireligieuse, j’avais besoin de comprendre davantage ma foi pour d’abord faire la lumière en moi et avoir une vision du monde et de la société.
J’ai étudié l’économie après le bac, puis j’ai travaillé comme gestionnaire de production dans l’industrie. En même temps, j’ai « cherché » ma vocation avec l’aide du service dédié du diocèse de Port-Louis pendant trois ans. J’ai ensuite été été admis au noviciat à 24 ans. Après une vingtaine d’années de formation, je m’engagerai le 27 mai 2023 « pour toujours » dans la Compagnie de Jésus, en prononçant mes derniers vœux.
Je fais partie de la la communauté Saint François-Xavier à Paris. Ma mission actuelle comporte à la fois un aspect d’évangélisation et une dimension de dialogue avec le monde intellectuel et de la spiritualité. J’œuvre en effet dans notre maison d’édition, les Éditions jésuites, située à Paris et à Bruxelles. Les Éditions jésuites publient des livres pour la francophonie. Mon rôle est de promouvoir nos publications auprès de divers publics, dans les médias et auprès de tout type de lecteurs.
Pour être jésuite aujourd’hui comme hier, je crois qu’il faut une certaine audace pour aller aux limites, aux « frontières », là où d’autres n’iront pas nécessairement, à la manière d’un Matteo Ricci, d’un Teilhard de Chardin ou encore d’un Michel de Certeau, pour ne citer que trois jésuites. Je me laisse inspirer par ces modèles qui sont eux-mêmes des disciples qui ont désiré de tout cœur suivre Notre Seigneur Jésus-Christ à la manière de saint Ignace de Loyola.
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* D’origine latino-américaine, « l’option préférentielle pour les pauvres » a été intégrée officiellement à l’enseignement social de l’Église par Jean Paul II. Elle plonge ses racines au cœur même de la foi au Christ et concerne tous les croyants. Elle ne se traduit pas par une exclusivité mais par une priorité accordée aux pauvres. Elle est inséparablement l’expression de la justice et de la charité au sein des relations personnelles et sociétales. > En savoir +
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Article publié le 3 mai 2022