Lafleur* et Compagnie ! Retour sur le festival de théâtre jésuite.

Du 17 au 21 mai, un festival de théâtre s’est déroulé à l’établissement scolaire jésuite La Providence, à Amiens, réunissant sept troupes d’élèves, venues des lycées jésuites de Bordeaux, Lyon, Marseille, Reims, Charleroi et Amiens. Retour sur ce bel événement par le P. Pascal Gauderon sj, coordinateur de l’événement.

Le festival théâtre des établissements jésuites de France (et de Belgique !) s’est déroulé comme prévu à Amiens sur le Pont de l’Ascension. Sous un soleil radieux et constant, à l’image des visages émerveillés par tant de talents et d’amitié partagée, nous avons profité du programme bien huilé par l’équipe d’organisation : 9 spectacles donnés par des troupes de lycéens d’Amiens (Providence), Reims (St Joseph), Lyon (St Marc et Belmont), Bordeaux (Tivoli), Marseille (Provence), ont offert un large éventail d’auteurs (de Shakespeare aux contemporains retouchés par les élèves, en passant par un panachage de Tchekhov…), de styles (on a beaucoup ri, mais la tragédie était souvent bien présente aussi), d’ambiances (de l’Antiquité à nos jours en passant par le Moyen âge, la Renaissance, le XIXe et les années 1940… de la Russie à l’Angleterre en passant par le Japon et la Grèce…), de partis pris pour les mises en scène (de la plus grande sobriété au déploiement technique sophistiqué)…

Outre ces pièces, données devant les autres troupes et un petit public extérieur venu pour l’occasion, de nombreux ateliers au choix ont permis aux festivaliers de pratiquer divers arts connexes (improvisation, portée de voix, danse, décors…) ou simplement de jouer (hockey sur gazon par exemple) ou découvrir paisiblement Amiens, sa cathédrale et ses hortillonnages…

Commençant par une messe paroissiale proposée où le curé, artiste lui-même, a su faire un lien fort entre l’art du théâtre et le mystère célébré (ceux qui n’y étaient pas ont pu découvrir à la place la vie d’Ignace de Loyola, évoquée sur scène par un jésuite), et s’achevant par une messe de minuit, au sens littéral, pour les volontaires, ce festival se voulait bel et bien jésuite : porté par notre pédagogie de la relecture, mais aussi assez naturellement du fait même du théâtre, par l’émulation, l’éducation par les pairs, le Magis, la réflexion sur des sujets de fond abordés au fil des pièces (amour, engagement, téléréalité et fabrique du mensonge, vocation missionnaire, politique et liberté, guérison de la mémoire…), avec ce goût d’aimer et servir de bien des façons… le théâtre en étant une particulièrement appréciable et appréciée.

Rendez-vous l’an prochain !