Hubert Jacobs Hubert Jacobs est né le 12 septembre 1929 à Etterbeek dans le Brabant ; son père était fonctionnaire et sa mère enseignante. Aujourd’hui, il ne gardait de liens familiaux qu’avec Françoise, une cousine qui était pour lui comme une sœur, avec son fils et sa petite fille, à Meldert, près d’Alost, en pays flamand.

Il fait ses études primaires et secondaires à Saint-Stanislas puis à Saint-Michel à Etterbeek, poursuivant sa formation intellectuelle par la candidature en philosophie aux Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix de Namur (FUNDP) et la licence au Jury Central de Bruxelles.

Il entre dans la Compagnie de Jésus en 1947 ; il venait d’avoir 18 ans. Il suit alors le parcours de formation de la Compagnie à Eegenhoven, près de Leuven, puis à Chantilly en France. Il fait sa régence comme enseignant en philosophie, latin et grec, à Saint-Servais à Liège, puis à Arlon. Il est ordonné prêtre à Saint-Leu d’Esserent, à côté de Chantilly, par le Cardinal Feltin, le 7 septembre 1960. Il prononce ses derniers vœux dans la Compagnie en 1965.

Il passera toute sa vie apostolique de jésuite comme enseignant et écrivain dans les sciences philosophiques et spirituelles, mais aussi comme accompagnateur spirituel. Après avoir soutenu son doctorat en philosophie aux Facultés Universitaires de Namur, il y enseigne la philosophie et l’histoire de la philosophie. De même, il le fera à l’Institut d’Etudes Théologiques, l’IET de Bruxelles, au noviciat et au scolasticat jésuites, au Studium de Théologie Inter-monastique, le STIM, et, dernièrement, à la Maison Saint-Joseph de la Communauté de l’Emmanuel et à la Fraternité de Tibériade.

Pendant une dizaine d’années, il dirige la Nouvelle Revue Théologique. Il collabore aussi aux Editions Jésuites, Fidélité et Lessius. Deux années de suite, il passe plusieurs mois à Madagascar pour enseigner la philosophie. Il en garde un tel souvenir que par la suite, à l’arrivée d’un compagnon de Madagascar, il commençait toujours par le saluer avec quelques mots malgaches. Pendant toutes ces années, il collabore aux études lubaciennes, se consacrant à la pensée du Cardinal Henri de Lubac à laquelle il prend progressivement goût et passion. Il voyage, en particulier en Lituanie, où il a conservé jusqu’au bout de fidèles amitiés.

Hubert a eu régulièrement des responsabilités dans la formation, enseignant, préfet d’études, père spirituel… En 1966, après avoir quitté Eegenhoven, il est nommé supérieur du scolasticat puis du noviciat à Wépion. Il réside ensuite à nouveau à Eeghenoven. Enfin, il s’installe à Namur où il vit depuis 1983 : 40 années fécondes aussi bien auprès des étudiants, jésuites ou non, que des nombreuses religieuses qui s’adressent à lui, sans oublier les personnes en précarité avec qui il noue de grandes amitiés, tout en les aidant matériellement.

Il était le doyen de la communauté jésuite. Toujours souriant, il s’intéressait à ce que chacun faisait, aux jeunes jésuites en particulier, malgré une surdité qui s’est peu à peu aggravée. Il avait une attention particulière aux plus pauvres de la société qui venaient à lui : certains lui doivent beaucoup de son écoute et de sa sollicitude. Nous avons fêté ses 75 ans de vie religieuse le 19 novembre dernier. Ce fut pour lui, avec huit autres jubilaires, une belle et grande fête qui le préparait à retrouver son Seigneur. La photo témoigne de cette paix et de cette joie simple qu’il a eues jusqu’au bout : elle a été prise le soir des adieux, quelques jours avant son départ pour La Colombière à Bruxelles, où il est décédé le lendemain de son arrivée.

P. Henri Aubert sj, communauté jésuite à Namur