Guy JONQUIÈRES De père et de mère paysans, Guy (appelé « Guido » au Chili) est né dans une commune rurale de France. Sans possibilité de continuer à entretenir ses terres, la famille a choisi de gérer des terres de tiers. Il a eu une enfance simple, comme il le dit lui-même, avec ses cinq frères et sœurs et ses parents.

À 12 ans, il a l’intuition de vouloir être comme ses maîtres, les frères maristes. Son curé, conscient de son inquiétude, lui propose d’étudier dans une école du petit séminaire pour se préparer et devenir religieux. Il découvre vite que sa voie est le sacerdoce. Il a un intérêt pour l’apostolat social et ressent un besoin d’approfondissement spirituel. Il décide d’entrer dans la Compagnie de Jésus.

Au juvénat, il se sent très heureux car il a surmonté des questionnements vocationnels. Avant de commencer la théologie, il réfléchit déjà aux manières de répondre à l’appel des papes Pie XII et Jean XXIII à la mission, et d’aider les Églises d’Amérique latine. Alors qu’il est en Angleterre pour apprendre l’anglais, il rencontre un jeune jésuite de la République dominicaine qui lui parle de sa capacité à apprendre les langues et l’invite dans son pays. Déjà étudiant en théologie, il n’arrêtait pas de penser à l’Amérique Latine. Il avait fait une liste des arguments en faveur de rester en France et en faveur de la quitter.

Lorsqu’il termine sa théologie, il est déjà au Chili, en 1968. Pendant la dictature, il s’est senti très triste, mais, comme il le racontera, « J’ai continué à travailler ; je n’étais pas dans une situation très exposée. D’autres étrangers ont été expulsés, mais moi, non. Pourtant, j’ai parfois eu des propos très critiques en public ».

Les Exercices spirituels et l’accompagnement étaient fondamentaux dans sa vie de prêtre. Il portait une attention particulière aux homélies, car il voulait que les gens les comprennent et qu’elles leur apportent vraiment quelque chose.

Les étapes les plus importantes de sa vie, selon son propre récit, ont été son admission dans la Compagnie de Jésus, l’étape de ses études de théologie, son accompagnement à la CVX (qui « m’a aidé dans ma nuit de la spiritualité ») et son travail au Centre de Spiritualité Ignatienne, Eddie MECIECA et José CORREA.

Guy a enseigné la spiritualité au noviciat pendant plusieurs années. Ses anciens élèves se souviennent de lui comme d’un jésuite humble, simple et profond. À de nombreuses reprises, se remémorant un passage de la vie d’un(e) saint(e), ou transmettant certains de ses écrits, il était ému aux larmes, et remplissait alors les novices d’émotion ou de désir de vivre plus en relation avec Dieu.

Guy était un compagnon très fidèle pour beaucoup de prêtres, religieux et religieuses. Il a toujours su transmettre profondément aux autres le Christ pauvre et humble, qu’il a connu dans les Exercices et qu’il a aimé dans sa vie.

À propos de l’Église aujourd’hui, citant le pape François, il a déclaré dans une interview que « la mission de l’Église est de sortir, de sortir et de ne pas se retirer. (…) La foi ne s’éteindra pas ; le Christ ne le permettrait pas ».

À la fin de sa vie, il déclara : « Peut-être que la mission réside simplement dans le fait d’être un bon compagnon, sans compliquer la vie des autres, de discuter avec joie. In fine, celui qui jugera, c’est le Seigneur. »

Province du Chili