Antoine Alimasi Utizikisi Le Père Antoine Alimasi Utizikisi est décédé le 12 janvier 2023 en sa communauté à Bruxelles. Décès subit, constaté après quelques heures, qui a stupéfait ses connaissances. La veille, il avait échangé joyeusement au téléphone avec sa maman et sa sœur, conversé avec allant lors du souper dans la communauté où il avait humblement partagé quelques victoires sur sa fatigue le lundi précédent.

Le Père Alimasi Utizikisi est né en 1960 à Kalima (République Démocratique du Congo), deuxième d’une famille de quatre enfants. En 1986, gradué en histoire et sciences sociales à Bukavu, il entre au noviciat. Sa formation l’enverra à Cyangugu (Rwanda), Kimwenza, Bujumbura, Luanda, Rome puis Kinshasa pour une licence en théologie morale.

Ordonné prêtre en 1996, il exercera dans des collèges et des paroisses (à Bukavu puis Kisantu) puis, après le troisième an, au centre spirituel de Bukavu.

En 2002, une insuffisance rénale le conduit à Bruxelles. Il devra y rester suite à une greffe, grâce au don d’un rein de son petit frère, Gervais, qui quittera cette terre à Bukavu, en juillet 2022. Ce décès l’aura affecté alors que lui-même avait dû revenir à trois dialyses par semaine.

Pendant près de vingt ans, il a servi dans les clochers du centre-ville de Bruxelles. Attentif aussi aux personnes malades, il en visitera bon nombre durant plusieurs années, à l’hôpital Saint-Pierre.

Régulièrement, il repassait au Congo, gardant des liens heureux avec sa famille, attentif à l’évolution de la région de Bukavu, y soutenant quelques initiatives dont, en 2010, la naissance de l’association sans but lucratif « Femmes Engagées pour le Développement durable et la Démocratie ». Il espérait, il y a peu, pouvoir y repasser après des années de privation dues à la Covid, puis à sa santé. Nul doute que maintenant lui soit donné de continuer à veiller sur les siens.

Là où il est passé, il a exercé un regard attentif aux personnes, cherchant le meilleur moyen pour les interpeller avec justesse, les soutenir ou les relever, avec douceur et fermeté. Dans les groupes, il était plutôt discret – présent sans envahir – au risque, parfois, de sembler distant avant que ne se trouvent mutuellement les portes d’entrée. Celles-ci ouvertes, c’est un cœur large qui se révélait, une présence paisible et affable, une confiance qui dépassait les obstacles. Nous croyons que son Seigneur y reconnaît, aujourd’hui, son serviteur.

P. Jean-Yves Grenet sj, communauté Saint-Michel à Bruxelles