Louis Gallez Louis est né en 1926, à Châtelet, dans le Hainaut, onzième d’une famille qui comptera quatorze enfants, que très tôt la maman dut élever seule, aidée par les aînés, Louis n’ayant même pas 12 ans à la mort de son père.

Mûri par les épreuves de la guerre vécues en famille, il entre au noviciat en 1944, faisant là aussi l’expérience d’une fratrie importante avec 24 autres compagnons. La personnalité intellectuelle qu’a révélée sa formation (études à Eegenhoven et à Rome, régence à Mons, ordination en 1957, etc.) incite les supérieurs à lui faire passer à Louvain la licence en langues romanes, pour qu’il devienne enseignant. Et cette mission, vécue avec autant de sérieux que de passion, l’emporte vers l’Afrique dès 1962. Au Burundi d’abord, à Bujumbura (de 1962 à 1970) – où il s’occupe également de scoutisme et de ciné-club – puis au Congo, à Kikwit pour des classes scientifiques. Avant une nomination à Bukavu qui durera… 32 ans.

L’enseignant est souvent préfet des études ; la philosophie du droit succède au latin et au grec ; le collège fait place au séminaire ou à l’université : quels que soient les lieux de formation qui le sollicitent, Louis GALLEZ est toujours disponible. On connaît sa compétence et sa rigueur chaleureuse. Sur les campus comme dans les paroisses, il accueille, il enseigne, attentif à tous ceux qui ont soif d’apprendre et d’être écoutés.

Il s’investira longuement dans les aumôneries d’étudiants, tout en gérant la bibliothèque du collège Alfajiri, à Bukavu, qui deviendra peu à peu la plus grande de la ville. En 2009, Louis doit quitter pour toujours l’Afrique, à la fin – tout un symbole – du « Congrès mondial des anciens élèves des collèges jésuites ». L’avion part de Bujumbura où tout avait commencé, 47 ans plus tôt : le cercle africain de Louis GALLEZ est bouclé.

À Charleroi où il est nommé, Louis va très bien trouver de quoi entretenir son zèle apostolique et pastoral, resté intact malgré la fatigue. Il est sollicité par le service de la chapelle jésuite et par plusieurs paroisses. Lorsque, en 2021, la communauté jésuite de Charleroi est fermée, il rejoint celle de La Colombière à Bruxelles, acceptant avec sa bonhomie et toute sa sagesse coutumières un affaiblissement progressif de ses forces.

L’esprit reste vif, le sourire et la curiosité intellectuelle sont fidèles, mais la Covid et une grave infection bactérienne au poumon terrassent Louis en quelques jours. Sans lui ravir la joie d’avoir pu fêter en communauté, entouré de sa famille, 60 ans de derniers vœux.

P. Philippe Robert sj, communauté de La Colombière à Bruxelles