Robert ROELANDT Robert, né en 1925 à Hornu (Boussu), a grandi dans le Borinage – aux abords de Mons – avant de passer du collège de Mons au noviciat jésuite (1942). Être missionnaire ? Oui, avec élan. Mais où ? Inde ? Congo ? Le Provincial l’aide à trancher, et en 1950 Robert part faire sa régence dans le diocèse de Kikwit. Il rédige des brochures pédagogiques pour la bibliothèque de l’Étoile à Leverville (Lusanga) ; en fait, il commence à écrire son histoire d’amour avec le continent africain qu’il rejoint pour près de 30 ans dès 1957, après des études à Eegenhoven, l’ordination (en 55) et le 3ème An – vécu en France.

À Léopoldville (Kinshasa), durant 10 ans, les missions qu’on lui confie, successivement ou simultanément, honorent la diversité de ses dons. Bâtisseur (57-60), en menant à bien la construction de la maison de retraites Manresa (Kimwenza), animateur spirituel à Manresa (64-67) ; créateur et directeur de revue (« Documents pour l’action », la future Congo-Afrique) consacrée aux questions économiques, sociales et culturelles, etc. En 1967, Robert est nommé recteur du grand séminaire de Maydi. Son enseignement aborde des thèmes concrets – le travail, la famille, la femme – pour donner une base réaliste à la formation des futurs clercs. Tout cela, il le fait avec l’âme de chef qui le caractérise : responsable et consciencieux.

En 1974, on a besoin de lui à Bruxelles pour aider à résoudre la crise qui déchire l’institut international Lumen vitae, aux heures chaudes de la théologie de la libération. Une fois sa mission remplie (77), Robert peut enfin retrouver l’Afrique. Cette fois, comme recteur de collège au Burundi : Bukavu (77-81), Bujumbura (81-84). Même charge (6 ans) au Congo pour le collège Boboto (Paix) à Kinshasa.

Et ce fut le retour en Belgique (1990). Le Centre spirituel de Wépion (Namur) devait prendre un bon tournant : l’infirmerie et le noviciat fermaient, la collaboration des laïcs s’intensifiait : il fallait un leader à La Pairelle. Le P. ROELANDT sera à la fois supérieur et directeur… En 1997, Robert rejoint Bruxelles où – supérieur, économe, réviseur des comptes de la Province, etc.- il continue à déployer, avec la même netteté et le même sens du service, l’énergie tranquille qui le caractérise.

Lorsque les atteintes de l’âge se font trop agressives, Robert apprend à s’arrêter. Toujours fidèle aux amitiés, toujours attentif aux souffrances et aux joies du monde. Lucide sur ce que l’homme a de médiocre et de généreux. Capable de s’indigner et de rendre grâce. Avec l’intelligence du cœur qu’il a gardée jusqu’à la fin.

P. Philippe Robert sj, communauté de La Colombière à Bruxelles