P. André Bouillot (03.07.2024)

André Bouillot André Bouillot est né en 1933 à Cathelineau, dans le Hainaut, huitième d’une fratrie de neuf. Lorsque, du collège de Charleroi il entre directement au noviciat en 1952, on ne peut pas dire qu’il s’arrache à une vie de famille heureuse, car sa jeunesse a été brutalement et durablement meurtrie par la disparition de sa mère dès 1938.

Son projet initial est d’être missionnaire en Inde, mais le pays se ferme aux étrangers, et rapidement c’est vers l’Afrique qu’il tourne ses regards de compagnon de Jésus : philosophie à Kimwenza au Congo (1958-60), régence à Kikwit (RDC) comme professeur d’anglais, charge de Socius du P. Maître au Rwanda dans le tout nouveau noviciat de Cyangugu (1966 à 1968), qui accueille aussi des novices congolais jusqu’à la création de la Province Rwanda–Burundi. Lorsqu’il aura effectué tout le parcours de la formation jésuite – ordination en 1965, Troisième An en 1968 – s’ouvrent devant André Bouillot plus de cinquante années en terre africaine…

Durant ces décennies, on lui confie bien sûr des responsabilités au sein des équipes dirigeantes de Provinces et Régions jésuites (adjoint du Provincial, Économe Régional, etc.). Mais c’est principalement dans l’apostolat spirituel qu’il donnera toute sa mesure. Grande simplicité de vie, droiture, souci effectif des pauvres, vie de prière intense : il aura été un véritable maître spirituel, tant auprès de laïcs (notamment dans la Communauté de Vie Chrétienne) qu’auprès de nombreux religieux, religieuses, prêtres diocésains, etc. Il est envoyé – tour à tour ou simultanément, comme prédicateur, directeur, ministre, bibliothécaire…- dans des Centres spirituels ou des maisons de formation jésuites : Centre de Kiriri (Bujumbura au Burundi), Centre Christus à Kigali, pré-noviciat à Butare (Rwanda), etc.

Surtout, il exerce pendant 15 ans la lourde et – comme il dit lui-même – magnifique charge de Maître des novices à Cyangugu de 1976 à 1984, puis de 2000 à 2008. Il confiera un jour qu’il aura été « heureux de cette vie, mais d’un bonheur austère et exigeant. » Et lorsqu’en 2022, son état de santé imposera un départ définitif d’Afrique, André, pourtant à bout de force, continuera à rayonner de ce bonheur-là parmi ses frères de La Colombière, animé d’une vie intérieure avec le Christ qu’aucune infirmité de l’âge n’aura su étouffer.

P. Philippe Robert sj,
communauté jésuite La Colombière à Bruxelles

Article publié le 3 juillet 2024

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