Magis Penboc’h, la proposition jésuite pour les jeunes de 18 à 30 ans, prévue cet été au centre spirituel jésuite de Penboc’h (Morbihan), a bel et bien eu lieu et, parole d’animateur, elle fut un franc succès.

Magis Penboc'h Magis Penboc’h fut une belle réussite. Cette impression repose certes sur une préparation en amont menée bon an mal an, contre vents, marées… et prédictions épidémiologiques, mais aussi et avant tout sur le désir et la joie, bien visibles, de la soixantaine des jeunes présents, désireux de se retrouver pour échanger, vivre et célébrer après une année décidément bien compliquée.

Les jeunes ont rapidement été conquis et émerveillés par le cadre : la tranquillité du Golfe du Morbihan, ses rivages et ses horizons, entre ciel et mer. Un Centre spirituel aussi dont les nouveaux aménagements permettent un accueil à la fois large, en dépit des contraintes liées aux mesures sanitaires, et efficace, les lieux facilitant l’accueil de grands groupes constitués.

L’expérience d’une traversée

La session voulait proposer aux jeunes une traversée en cinq jours sur les pas de saint Ignace de Loyola et à la suite du Christ. L’enseignement introductif du P. Étienne Grieu sj a permis d’introduire au thème en pointant quelques éléments-clés de l’itinéraire de saint Ignace. Le deuxième jour était consacré à la reprise de la vie d’Ignace sur un mode à la fois de relecture personnelle et de partage en groupe, suivie, le lendemain, d’un jour pour la contemplation, le silence et le désert. La journée intitulée « Ignace dans l’Église de son temps » fut l’occasion pour chacun d’exprimer et de partager en groupe à partir de sa propre vie et perception de l’Église actuelle. Une relecture personnelle du parcours a clos la session.

Une expérience de l’Église

Magis Penboc'h Plusieurs facteurs ont contribué à faire de Magis Penboc’h une expérience d’Église : l’aspect intergénérationnel, la diversité géographique des participants (et non, Paris n’est pas la France !) mais aussi la diversité des visages d’Église, avec la joie d’enrichir le village des irréductibles « ex-méjistes » avec de nouveaux visages venus d’autres horizons.

Au cœur de cette expérience d’Église, et à côté des « cercles Magis », il faut citer les « ateliers » de l’après-midi, durant lesquels les jeunes ont été invités à partager une expérience, un talent ou une passion aux autres : des danses celtique et Chantraine au Gospel, en passant par le théâtre d’improvisation et le partage d’expériences humaines et/ou ecclésiales. Souhaités par les jeunes, les cafés théologiques ont été l’occasion de formuler leurs questions et leurs propres doutes, parfois aussi leurs incompréhensions face à une certaine perception de l’Église, la question des femmes dans l’Église ayant été particulièrement à l’honneur. Demeure l’impression que répondre à des questions dans lesquelles sont entremêlés de nombreux enjeux et décrisper les passions nécessiterait davantage de temps, de discussions et de patience.

Pour finir, un sentiment partagé par de nombreux jeunes et qui en dit long : cinq jours, c’est décidément beaucoup trop court !

Paul Catherinot Paul Catherinot sj
Scolastique en régence
au Centre scolaire Saint-Marc à Lyon

Passer du rêve à la vie – Témoignage

« Que ta volonté soit fête » : le jeu de mots annonçait déjà la couleur, sur le fond bleu d’une mer bercée par la houle, remuée par le vent. Le titre de la session mérite en fait à lui seul une méditation, et il m’a tout de suite attirée, comme si quelque chose s’accomplissait déjà dans l’association de ces quelques mots. Dire « Que ta volonté soit fête » – à voix haute ou du fond de son cœur – n’est-ce pas déjà actualiser le projet de bonheur de Dieu pour nous ? C’est même ajouter à sa prière un regain de vie et de joie, un « plus » (magis !), et cela a été aussi pour moi l’occasion de consentir joyeusement à l’amour de Dieu. J’ai ainsi vécu en toute simplicité, au cœur de l’été, cette session à l’école de saint Ignace… Retracer les grandes étapes de ma vie et les mettre en perspective avec mes propres expériences m’a permis à mon tour de mieux comprendre comment m’ajuster, et peu à peu trouver ma propre façon d’être avec Dieu. Penboc’h m’a donné du silence pour me mettre à l’écoute… et Ignace m’a invitée à me faire « pèlerin du réel » : dans la contemplation et les rencontres, passer du rêve à la vie, y reconnaître la présence de Dieu et laisser s’épanouir en toute confiance ce qu’il a déposé de bon en moi. Alice Mériaux

Vous avez dit Réseau Magis ?

Le Réseau Magis est une association au service des jeunes de 18 à 35 ans, qui les soutient dans leur croissance humaine et spirituelle. Il est présent dans la plupart des régions de France sous la forme d’équipes Magis ou de pôles régionaux, par des sessions d’été, des pèlerinages, et des retraites. Magis est un mot latin, cher à saint Ignace. Il signifie : « plus », « davantage ». Il s’agit de se risquer avec d’autres jeunes, en enracinant davantage sa foi dans le Christ et dans l’Église, à partir de qui je suis et là où je vis.

Cet article a paru dans la revue Échos jésuites (hiver 2020), la revue trimestrielle de la Province d’Europe Occidentale Francophone. L’abonnement, numérique et papier, est gratuit. Pour vous abonner, merci d’envoyer votre mail et/ou votre adresse postale à communicationbxl [at] jesuites.com.

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