P. Alain MOUNIER sj (26.08.2016)
Alain est né à Bordeaux dans le quartier des Chartrons. Il restera toute sa vie très attaché à sa région, particulièrement autour de la maison familiale sur le bassin d’Arcachon. Après le lycée Montesquieu, Alain est élève de Saint-Joseph de Tivoli avant de faire une année de médecine. Il entre au noviciat de Mons dans le Gers en 1954, puis on le retrouve à Laval, Vals-près-Le Puy et au collège de Vannes pour la régence.
C’est à Lyon qu’il passera le reste de sa vie. Dès la théologie à Fourvière où il arrive en 1967, il prend contact avec les « Maisons d’Accueil des Jeunes Ouvriers ». Il gérera la MAJO de Vénissieux pendant 30 ans ! Que de souvenirs ! Alain est témoin de la transformation et de la construction de quartiers entiers ; il suit de près l’évolution des générations issues de l’immigration ; il aide de nombreux jeunes à bâtir leur avenir ; il se fait de solides amitiés parmi les autorités locales. Outre la gestion (jour et nuit !) de la MAJO, Alain emmène tout ce monde au ski et, bien sûr, sur le bassin d’Arcachon pour s’initier à la voile.
En 1997, non sans douleur ni sans conflit, il quitte la MAJO et s’investit dans l’aumônerie de la prison à Lyon, tout en collaborant jusqu’à sa mort à l’AFEP à Saint-Étienne. Enfin, en 2010, il est ministre du noviciat. On découvre un autre homme, avec des talents de présence, d’accompagnement, de dialogue spirituel qui, en fait, l’avaient toujours habité. Les novices ont apprécié sa délicatesse, son sens du service et sa justesse de ton.
En célébrant en 2015 son dernier Noël dans sa chambre d’hôpital, il nous a remis un texte de Marcel Légaut (Prières d’un croyant) qui ne l’avait jamais quitté depuis le noviciat !
« On ne devient pas saint en un jour, mais il n’est pas besoin d’être un saint pour accepter avec réalisme la perspective d’une vie toute donnée. Viens avec Nous, dit Dieu. Mon fils, l’avenir est obscur devant toi, Je le sais. Il t’est dur d’ordonner ta vie à une fin qui t’échappe de tant de manières. L’homme veut toucher. Il veut voir, mais tu ne peux comprendre encore ce que je veux faire de toi. Pour te le révéler un peu, j’ai justement besoin que tu te remettes tout à moi »
Alain est parti fin août 2016 entouré par ses amis des quartiers et par ses compagnons jésuites. Sa dernière intention de prière fut pour les vocations à la Compagnie.
Michel JOSEPH sj (Lyon)
Article publié le 19 octobre 2017