Claude Jeukens est né à Lubumbashi le 7 juillet 1943, d’une famille française. Il fait les études primaires et secondaires au collège Albert de Kinshasa jusqu’en 1960 – date à laquelle la famille quitte le Congo – et termine ses humanités à Bruxelles St-Michel.

Il entre au noviciat le 7 septembre 1964 à Arlon et prononce les premiers vœux le 25 décembre 1966. En 1967, il fait l’équivalent du service militaire français dans la coopération en Algérie. C’est ensuite la philosophie, puis la théologie à partir de 1969. Ce sont les années d’après le Concile où la communauté est traversée de vives tensions. Claude rappelait souvent que, de son année de noviciat, sur une vingtaine d’entrées, seuls trois avaient persévéré. De ces expériences il avait gardé une certaine raideur parfois dans ses jugements. Il vit le passage de l’Institut d’Études Théologiques d’Eegenhoven à Bruxelles en 1972. Il est ordonné prêtre, le 23 septembre 1974.

Après la fin des études, il passe dans diverses communautés : Charleroi, Erpent, Verviers (pendant 4 ans), Arlon (pendant trois ans). Il y exerce divers ministères spirituels : préfet d’’église, père spirituel, accompagnateur d’équipes CVX. En 1984, il arrive à Charleroi où il sera pendant treize ans. La liste des charges et ministères qu’il assume s’allonge d’année en année : d’abord confesseur à l’église et opéraire, puis accompagnateur et bientôt modérateur régional des CVX, donne les Exercices, pastorale des jeunes, visiteur de prison… En 1997, il s’en va à Mons où il restera jusqu’en 2001, assurant les services de ministre et de préfet d’église. Quand cette communauté ferme ses portes, il rejoint la communauté St-Robert Bellarmin à Bruxelles ; il réside déjà dans la maison St-Claude la Colombière dont les professeurs de théologie du Bellarmin occupent alors un étage, il est leur ministre. Quand les professeurs quittent ce bâtiment en 2003, Claude reste ; il devient membre de la communauté St-Claude. Pendant plusieurs années encore, il va poursuivre les apostolats qui ont marqué sa vie : l’accompagnement spirituel, en particulier des CVX et les Exercices. Il accompagne notamment pas mal de personnes qui entreprennent les Exercices dans la vie courante. Il investit aussi ses forces et son intérêt dans la communauté. Sa bonne maîtrise de l’outil informatique lui permet de rendre de multiples services. Consulteur, il est attentif au bien commun et participe activement aux réunions de communauté.

Mais la maladie limite progressivement ses possibilités ; il perdra bientôt toute mobilité. Son état s’affaiblissait de plus en plus ; pourtant, jusqu’à la veille de sa mort, et malgré la grande difficulté qu’il avait à se nourrir, il a souhaité participer au repas commun. Il nous a quittés brusquement dans une crise cardiaque, le 2 septembre 2016, dans la matinée.

Jean-Marie FAUX sj (Bruxelles-La Colombière)