P. Paul DETIENNE sj (31.10.2016)
Né à Rochefort (Belgique) le 30 décembre 1924, deuxième d’une famille de cinq fils, dont quatre sont devenus prêtres, Paul Detienne, au terme de ses études secondaires au Collège Notre-Dame de Bellevue à Dinant, est entré en 1942 au noviciat, alors retiré à Guirsch. Après les premiers vœux, il passe à La Pairelle (Wépion), au juvénat indien qui préparait les jeunes jésuites destinés à la mission du Bengale. Dès 1949, après trois années de philosophie à Eegenhoven, il part pour le Bengale. Il y achève sa formation : étude approfondie du bengali, théologie à Kurseong, où il est ordonné prêtre le 21 novembre 1955, étude de la littérature bengalie à l’Université résidentielle fondée par Rabindranath Tagore à Santiniketan et Troisième An à Hazaribagh (Bihar).
Toute sa vie apostolique se passera désormais dans les milieux hindous de Calcutta. Rédacteur en chef de la revue bengalie Jivan, « revue littéraire de spiritualité d’inspiration chrétienne », éditeur de la collection bengalie Prâcya-Jyoti, qui publiera une vingtaine d’ouvrages, il est surtout connu par – et reconnu pour – ses articles parus dans diverses revues littéraires bengalies de Calcutta. Pour caractériser le genre littéraire de ces écrits, il renvoyait lui-même au Journal de François Mauriac. Son premier ouvrage a obtenu le prix bisannuel Narasingha Das attribué à la meilleure publication littéraire bengalie parue dans les années 1971-72, distinction que la Belgique a entériné en lui conférant en 1976 le Prix Christophe Plantin, prix qui couronne chaque année un Belge qui s’est distingué par ses activités culturelles à l’étranger.
En 2010, il recevra, pour l’ensemble de son œuvre en bengali, le prix littéraire Rabindra Smriti Puraskar. Il quitte l’Inde en 1977. Il y reviendra en 1989 pour une année sabbatique dont il publiera, en français, aux éditions Lessius, le récit au jour le jour.
Dès son arrivée à Bruxelles, attaché à la communauté St-Jean de la rue Fauchille, il est aumônier aux cliniques universitaires Saint-Luc jusqu’à sa retraite en 1989. Après son année sabbatique au Bengale, il rejoint la communauté de Cureghem (Anderlecht). Il fonde et il éditera, pendant dix ans, une revue mensuelle pluriculturelle : Cureghem News, où il se fait l’écho de la vie de ce quartier à forte présence immigrée. Quand cette communauté d’insertion disparaît, en 2013, Paul rejoint la communauté Saint-Claude la Colombière. Il reste très actif, collaborant notamment à la Nouvelle Revue Théologique par de nombreuses recensions. Mais, en septembre 2015, au retour d’un voyage particulièrement fatiguant au Bangladesh, il apprend qu’il souffre d’un cancer. Dès ce moment, il se prépare au départ. Mais l’attente sera encore longue et pénible. Il l’a portée avec courage, dans une constante attention priante à son Seigneur. Il est entré dans la paix de Dieu, au soir du lundi 31 octobre, veille de la fête de tous les saints.
Jean-Marie FAUX sj (Bruxelles-La Colombière)
Article publié le 20 octobre 2017