P. Etienne BLANPAIN sj (25.05.2017)
Etienne est né en 1931 à Etterbeek (Bruxelles) dans une belle famille de quatorze enfants. Il est le quatrième de la fratrie. Entré au noviciat d’Arlon en 1951, il arrive pour la première fois au Congo en 1957 pour une régence de trois ans. Il y reviendra en 1964 et y restera jusqu’en 2003.
Ce qui me frappe le plus chez Etienne, c’est son souci constant des petits, des pauvres, des moins gâtés de la vie.
Il est le premier directeur jésuite d’un nouveau collège dans un quartier populaire et défavorisé de Ndjili, à 15 km du centre de Kinshasa. En 1969, il est l’aumônier de l’Institut Ndobo des Frères Joséphites à Kikwit. Proche du bâtiment de la communauté jésuite, Etienne crée un vaste enclos où les élèves travaillent à leur jardin potager. Les mamans de la cité de Kikwit viennent s’y ravitailler en légumes. Le salaire reçu du Père Etienne à la fin du mois soulage les parents dans le paiement des frais scolaires.
En 1977, Etienne est envoyé à Djuma. Il commence par la commercialisation des produits et l’approvisionnement de la région en biens de première nécessité. Le Centre de Développement Rural achète tout ce que les gens apportent : manioc, maïs, café, punga-punga. Sans tenir compte des saisons, Etienne ne baisse jamais les prix. Les produits sont stockés dans les bâtiments de l’ancien noviciat et progressivement acheminés vers Kinshasa. En 1985, le C.D.R. possède huit camions. Etienne monte chaque semaine courageusement dans un des camions pour organiser la vente à Kinshasa.
Il remarque que les classes des écoles de la région sont souvent surpeuplées, certaines éloignées du village. En 1983, le C.D.R. ouvre huit classes privées. Les enseignants, des diplômés, reçoivent un salaire régulier que les parents paient en nature. En 1985, le C.D.R. compte déjà 55 classes primaires privées. Grâce à son intelligence, sa créativité et son sens pratique, Etienne a fait de Djuma un pôle de développement pour toute la contrée.
L’aventure du C.D.R s’est arrêtée en 1994 à cause de l’état des routes et de l’érosion monétaire catastrophique. Il n’a pourtant pas travaillé en vain : plusieurs cadres du C.D.R. ont repris le flambeau à leur manière. C’est maintenant le milieu lui-même qui porte son propre développement.
Toute sa vie Etienne portait le souci des petits. Lui-même montrait l’exemple d’une vie pauvre, faite de sacrifices, de courage et de ténacité au travail.
Mourir en la fête de l’Ascension est très symbolique. Etienne nous rassure comme Jésus : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Courage ! » Et comme les anges, il nous dit : « Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? Allez, au travail ! »
André de l’ARBRE sj (Bruxelles-La Colombière)
Article publié le 20 octobre 2017