Michel CORSET est né le 25 avril 1934, à Valenciennes dans une famille nombreuse, comptant quatre filles et six garçons. Après son baccalauréat au collège Saint-Joseph de Reims et une préparation à l’Agro à Sainte-Geneviève de Versailles, Michel entre au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1954, un an après son frère Pierre, et deux ans avant son frère Paul. Mais également 41 ans après son oncle Pierre, 37 ans après son oncle Jean et 35 ans après son oncle Albert.

Après un an de juvénat, Michel est contraint d’aller en sanatorium à Saint-Hilaire du Touvet, en Isère. Il met ce temps à profit pour étudier la philosophie à Grenoble, étude qu’il poursuivra à Vals. C’est d’ailleurs la philosophie qu’il enseignera au collège Saint-Joseph de Reims qu’il retrouve pour sa régence. Ordonné prêtre en 1965, ses études de théologie terminées à Lyon, Michel part pour Strasbourg où il obtient une licence de sciences économiques. Au terme de son Troisième An, en 1972, il rejoint la communauté Saint-François-Xavier de Paris-Grenelle, communauté qu’il ne quittera plus !

Michel veut alors vivre homme au milieu des hommes, jésuite au cœur du monde et non séparé de lui. En accord avec ses supérieurs, il choisit un travail professionnel, un emploi salarié hors des institutions religieuses, comme d’autres jésuites de sa génération. Ces jésuites se retrouveront régulièrement pour nourrir leur expérience et leur réflexion.

Michel creuse ainsi son sillon pendant près de trente ans, parcourant toute la France, métropolitaine et d’outre-mer, embauché par un syndicat national d’études pour les coopératives agricoles, comme « réviseur », ce qui implique un contrôle aussi bien financier que fiscal, juridique ou social. Il sera même un temps directeur de ce syndicat. Michel intervient dans les coopératives pour les aider dans leur gestion et les choix importants à affronter en un temps de mutations rapides. Estimé pour la qualité de son jugement, sa compétence professionnelle et la rigueur de ses analyses, Michel ne ménage pas sa peine, participant aussi à des activités de formation d’agriculteurs, de techniciens, de cadres, ou de futurs « réviseurs ».

Au moment de sa retraite professionnelle en 1999, Michel se rend disponible pour des services plus internes à la Compagnie de Jésus, tant pour la grande communauté de Paris-Grenelle, comme hôtelier ou préfet de santé, que pour l’ensemble de la Province, où il assure pendant dix ans le service de Protection Sociale et de Santé, de sa précieuse collaboration, sachant allier la rigueur de ses compétences professionnelles et la discrète délicatesse de son humanité.

Les dernières années sont marquées par des dégradations de santé. Michel continue à travailler les philosophes et à rendre les services qu’il peut. Avec l’outrance qu’on reconnaît aux prophètes, il ne se lasse jamais d’inviter fermement ses frères de communauté, ses compagnons jésuites (et l’équipe provinciale) à vivre l’incarnation dans le présent, au cœur du monde.

Michel lutte dignement contre la maladie et la souffrance dans sa chère maison de Paris-Grenelle jusqu’à ce que l’hospitalisation et l’alitement continus soient indispensables, cinq semaines avant sa Pâque.

Jacques GEBEL sj (Paris-Grenelle)