Les « EVO » : des exercices pour trouver sa route
Depuis 2013, des jeunes et des jésuites proposent les « exercices dans la vie ordinaire » adaptés aux 20-30 ans, un parcours ignatien pour aider à « trouver son désir profond et sa vocation ».
Alors qu’elle étudiait à HEC, Florence Procureur a fait l’expérience, à l’invitation du jésuite aumônier de la grande école de commerce, de prier tous les jours de l’Avent, selon la pédagogie d’Ignace de Loyola. « Jour après jour, je me suis rendu compte qu’une relation avec Dieu se tissait peu à peu et que certains aspects s’éclairaient », témoigne la jeune femme de 30 ans, qui travaille aujourd’hui dans l’audit.
Une initiation si bénéfique qu’en 2013, lorsque les jésuites de Paris réfléchissent à la manière de mettre à profit pour les jeunes leur expérience séculaire de l’accompagnement (1), Florence se lance dans l’aventure sans hésiter. L’idée ? Adapter aux 20-30 ans les exercices dans la vie ordinaire (EVO), un « temps fort spirituel » vécu tout en poursuivant son travail ou ses études. « Il s’agit de les aider à trouver leur désir profond et leur vocation en expérimentant la rencontre avec Dieu dans la prière, personnelle et communautaire », explique Florence Procureur. Leur permettre d’« ancrer leur vie dans la prière et la prière dans leur vie », résume le père Claude Philippe, directeur de la Maison Magis, un lieu dédié aux 18-35 ans qui vient d’ouvrir ses portes, rue d’Assas.
« Se poser les bonnes questions », « se recentrer sur l’essentiel »
Ces EVO pour les jeunes s’étendent sur quatre semaines, selon la progression propre à la pédagogie des exercices ignatiens. Chaque étudiant ou jeune professionnel est invité à prier chaque jour à partir d’un texte biblique et à rencontrer une fois par semaine un accompagnateur – jésuite, religieuse ou laïc ignatien. Chaque semaine, tous se retrouvent pour un enseignement, un partage et une prière guidée. Cette proposition exigeante rencontre un certain succès auprès de jeunes désireux de « se poser les bonnes questions », « se recentrer sur l’essentiel », « prendre une décision importante ».
Lancés en 2013 à Pâques puis à la Toussaint, les EVO, qui rassemblaient 30 participants au début, en attirent le double aujourd’hui. Et se déclinent, depuis l’an dernier, selon une formule « au long cours », sur sept à huit mois. Il s’agit de « se laisser transformer afin d’ordonner sa vie », explique Florence Procureur. Un succès qui confirme les enquêtes menées dans le cadre de la préparation du Synode des jeunes, attestant de la grande demande d’accompagnement spirituel.
Article publié le 2 octobre 2018