Trop souvent, nous avons du pardon une image univoque, celle du pécheur venant reconnaître sa faute auprès de l’un de ses semblables ou de Dieu.
C’est en pratiquant le pardon, par la consolation des petits, par la conversation avec les fautifs, par le repentir, par l’engagement pour la considération, que nous pouvons en mesurer la dimension positive.
Le pardon révèle ce qui en l’homme est le plus originel, ce qui est bon, sans retour. Il vient comme une puissance, un élan, qui demeure même lorsqu’il est enclos par le mal.
Il demeure au plus secret de l’homme, même le pire des criminels, comme il demeure dans le saint et dans le petit, victime du scandale. À l’heure où l’on parle tant de la condition victimaire, le propos de Guilhem Causse, doyen de la Faculté de philosophie du Centre Sèvres, renouvelle l’approche d’une attitude qui touche à notre humanité, sous le regard de Dieu.
Guilhem Causse, Le pardon ou la victime relevée, éditions Salvator, septembre 2019, 192 p.