P. Jacques VIEL sj (02.11.2018)
« Je garde un bon souvenir du Père VIEL pour deux raisons : grand pédagogue, il nous apprenait à élaborer des scénarios pour en faire de courts métrages (dans les années 70, au Caousou, à Toulouse), et nous familiarisait avec les techniques audiovisuelles (filmer et être filmé). C’était quelqu’un qui avait un cran d’avance et une autorité toute naturelle; il n’élevait jamais la voix : un mot, un regard, suffisait pour se faire comprendre ! » Ce passage de la lettre d’un de ses anciens élèves caractérise bien la vie du Père VIEL, tout entière vouée à l’enseignement et à la pédagogie.
Troisième d’une fratrie de quatre enfants, Jacques VIEL naît le 12 octobre 1925 à Sarlat. Tout naturellement, il fait ses études dans le Collège jésuite de cette même ville entre 1935 et 1943. En 1944, il fait partie des FFI et s’illustre lors de l’enfermement des Allemands dans la poche de Royan. Il entre au noviciat de Villefranche-sur-Saône peu avant Noël, le 6 décembre 1944. Suivent le juvénat à Yzeure (1946-48) et la philosophie à Vals-près-le Puy (1948-51). Nommé professeur de Seconde au Caousou en 1951 (je faisais partie de ses élèves), il met en scène, dès sa première année Le Petit prince de Saint-Exupéry ; ce fut un grand succès ! Il fait sa théologie à Enghien (1953-57) et il est ordonné prêtre le 29 juillet 1956. Saint-Martin d’Ablois l’accueille pour son Troisième An (1957-58).
Nommé de nouveau au Caousou, comme professeur de Lettres (1958-72), il lance en même temps un « Centre Audiovisuel » rempli de magnétophones « Grundig » et de cassettes d’allemand et d’anglais que deux élèves, triés sur le volet, venaient chercher avant chaque cours de langue. Par la suite, grâce à un local plus spacieux, il mettra à la disposition des élèves du Collège un « statif » permettant de préparer des exposés avec diapos sur toutes sortes de thèmes, et surtout un des premiers « circuits fermés de télévision scolaire » de France (voir lettre ci-dessus).
En 1972, il rejoint Paris-Raynouard comme « adjoint au directeur du Centre d’Études Pédagogiques ». Il ne cessera plus d’être chargé de la « Formation des enseignants du privé et des associations de Collèges », ou encore « Conseiller en pédagogie scolaire », d’abord à Paris-Blomet (1981-93), puis à Toulouse : à Saint-Régis (1994-95), à l’École supérieure d’agriculture de Purpan (1995-99), à la rue des Fleurs (1999-2000) et, enfin, à la rue Monplaisir (à partir de 2000).
Ajoutons à cela les voyages scolaires en Grèce, organisés avec le Père LE HOUËLLEUR, l’aide aux étudiants de l’ESAP pour la rédaction de leur « mémoire », les cours de perfectionnement en français donnés aux novices, diverses sessions de formation en France (École de Gendarmerie) et au Liban… Dans toutes ces situations, il y avait l’obsession des idées claires et de la formulation juste !
Se retranchant dans un mutisme presque total suite à un AVC, il sera envoyé à Pau en 2008. Il restera jusqu’au dernier jour un modèle de fidélité à l’eucharistie !
Philippe de BEAUMONT sj
Article publié le 24 octobre 2019