Depuis 1988, le P. Bernard Haour vit au Pérou. Il explique en quoi consiste ses missions, en particulier dans les domaines du développement rural et de l’éducation.

Développement rural et formation

Je suis arrivé au Pérou en 1988 pour aider un centre de développement, le centre de recherche et de promotion pour le paysan (le Cipca), l’un de ceux que la Province jésuite du Pérou a suscités dans les années ‘70. Dans ce centre travaillaient déjà deux jésuites français : les P. Vincent Santuc et Bruno Revesa. Plus tard, le P. Pierre Corset s’y est joint ; il y a travaillé jusqu’à sa mort en 2022. C’était une époque qui était l’apogée des réflexions sur l’éducation populaire (Paolo Freire) et aussi l’époque de l’orientation donnée par la 32e Congrégation générale aux œuvres de la Compagnie de promouvoir une foi qui ne puisse pas se séparer de la recherche de la justice.

Le centre où je suis resté 12 années est au nord du Pérou (Piura) et travaille dans le développement rural : organisation collective des agriculteurs pour la production et pour la commercialisation, association de mères de famille pour la santé et pour l’alimentation, formation politique de jeunes et d’adultes, organisation de municipalités rurales pour le développement.

Le centre a aussi créé une radio régionale (Radio Cutivalú) : il s’agit d’informer la population des difficultés vécues dans les autres secteurs et de susciter des propositions dans l’opinion publique.

La Compagnie de Jésus a d’autres centres : deux centres dans les banlieues marginales (Lima, Ilo), et deux autres, l’un dans l’Amazonie et l’autre dans les Andes. Ces centres forment un réseau national de collaboration. Ils sont également reliés au réseau des centres jésuites de développement de base pour toute l’Amérique latine.

Missions à l’université

En 2000, on m’a demandé de me joindre à la toute jeune université jésuite de Lima, Université Antonio Ruiz de Montoya (UARM), du nom d’un jésuite péruvien du 17e siècle. Cette université compte 2000 étudiants. J’y ai retrouvé le P. Vincent Santuc. J’y ai été chargé de diverses fonctions pendant 20 ans, mais sans perdre le contact avec le centre où j’avais commencé mon séjour au Pérou.

Cette petite université est également reliée aux trente autres universités jésuites en Amérique latine dans une association qui a pour but de promouvoir des échanges entre elles sur des thèmes communs aux différents pays d’Amérique latine. Cette association est également reliée au réseau des universités jésuites des États-Unis.

Je suis maintenant dans une retraite studieuse, préparant un travail pour l’université, espérant le conclure le mieux possible. Le Pérou est un très beau pays, mais la pandémie, ici comme ailleurs, a mis en lumière des profondes et anciennes difficultés sociales ; c’est un grand défi pour la Province jésuite.

Bernard Haour sj (Lima)

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