P. François POMEON (16.03.2020)
Né à l’automne 1932, cinquième enfant, troisième garçon, suivi de deux sœurs et d’un frère, au cœur d’une famille chrétienne, François POMÉON grandit dans ce beau pays de Loire où il retournera à trois reprises dans sa vie jésuite.
Il entre au noviciat de Saint-Paul-en-Jarez, le 28 octobre 1953 et va connaître les premières années de Compagnie, normalement, jusqu’à son service militaire. Incorporé en 1958, en pleine guerre d’Algérie, ce sera, comme pour beaucoup de ses camarades, une période très importante, souvent douloureuse, marquée par les combats, par ce qu’il voit des injustices, des violences, d’où qu’elles viennent. Il en témoigne dans un beau texte « La guerre d’Algérie. Vécue à la base. Vue d’en bas. » (1960).
Enfin libéré, il reprend, courageusement, sa formation, à Vals, Chantilly et Lyon ; ces études de philosophie et de théologie sont entrecoupées d’une année de régence au collège Saint-Michel de Saint-Étienne. Enfin, viennent l’ordination, en juillet 1967, et le Troisième An sous la direction du P. Jean LACAN. Cette période est marquée par un rapprochement avec ce qui se cherche du côté des sciences humaines, de la psychanalyse, notamment. Après sa profession, il poursuivra sur ce chemin, à Saint-Étienne une année, puis à Paris. Il participera à une formation organisée par l’Association Médico-psychologique d’Aide aux Religieux (AMAR).
Il arrive, ainsi, à Grenoble : d’abord, huit années de travail paroissial, mais surtout, d’engagement comme délégué à la probation (au ministère de la justice) : il est mandaté pour veiller à la réinsertion des délinquants. L’année 1984 le voit arriver au Centre Chrétien Universitaire : il y est aumônier, puis, rapidement, directeur. Il fonde la première Communauté Vie Chrétienne (CVX) de Grenoble… Enfin, en 1992, la communauté qui se regroupe à la rue Haxo a besoin de lui comme ministre : François suit tous les travaux du chantier et organise le déménagement. Parallèlement, il réoriente son apostolat vers Saint-Hugues de Biviers, le MCC, et l’enseignement catholique comme adjoint au directeur… François a rencontré ainsi tant de couples, d’hommes et de femmes pendant ces vingt-quatre années au pied du Vercors, de Belledonne et de la Chartreuse !
En 2000, François est envoyé à Bordeaux : il s’engage, avec passion, dans la pastorale diocésaine du mariage et à la paroisse Notre-Dame des Anges. Ses amis témoignent : « Nous avons eu la chance et le bonheur de travailler avec François. Les discussions étaient toujours fructueuses, fermes, mais enrichissantes. Nous avons apprécié son attention pour tous et chacun, individuellement. »
Sa joie d’œuvrer dans la pastorale du mariage se poursuivra, encore, à Toulouse, à partir de 2009. Pendant ces huit années toulousaines, il donne, également, les Exercices spirituels et accompagne les uns et les autres dans leur vie spirituelle. Concrètement, il participe à l’équipe des Coteaux-Païs. Tout le passionne !
Toutefois, les soucis de santé qui se sont accumulés au fil des ans et qui sont un handicap de plus en plus important le conduisent, à la fin 2017, jusqu’à la Chauderaie : le temps de la retraite est arrivé… Après quelques semaines plus difficiles, ce temps s’est achevé dans la paix, avec l’arrivée du printemps 2020.
Michel ROGER sj
Article publié le 8 septembre 2020