Louis HINCQ est né à Auvelais (Province de Namur) le 25 mai 1922. Contrairement à ses deux frères, Louis suit les humanités gréco-latines à Dinant pour pouvoir devenir prêtre. La projection d’un film sur la mission du Bengale lui donnera envie de partir dans ce vaste pays. Entré au noviciat d’Arlon, le 7 septembre 1940, il poursuivit naturellement par le juvénat indien à Wépion, de 1942 à 1944. Les cours du P. Pierre JOHANNS, esprit brillant, auteur du livre Vers le Christ par le Vedanta (1932), le passionnèrent. Ce furent ses plus belles années de formation, disait-il. Après ses études de philosophie, il s’embarqua pour l’Inde, en 1947, sur le même bateau qu’un autre scolastique, Michel de GIVE.

Louis étudie la théologie à Kurseong, dans le district de Darjeeling, où il est ordonné prêtre le 21 novembre 1953 et fait le Troisième An à Hazaribagh. De retour au Bengale, il est envoyé au collège Saint-François-Xavier à Calcutta. En 1964, un nouveau collège est ouvert à Burdwan, une ville importante, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Calcutta. Pendant plusieurs années, Louis y est le seul jésuite sur place, présence chrétienne au milieu des Indiens, enseignant apprécié par ses collègues et directeur reconnu pour ses compétences administratives et pédagogiques. Bientôt, on lui demanda de devenir membre du « Conseil des Études du Gouvernement du Bengale » (West Bengal Board of Secondary Education) pour l’enseignement de l’anglais. Louis était un des examinateurs principaux, inspecteur des centres d’examens et chargé du programme des études. Une vie active ! Trop sans doute. Il fut obligé de prendre du repos.

Revenu en Belgique en 1981, le Père HINCQ rend divers services à l’église Saint-Jean Berchmans (Collège Saint-Michel) et à l’économat des missions. Après un mandat en tant que supérieur de la communauté d’Arlon, de 1990 à 1996, il rejoint la communauté Saint-Claude La Colombière dont il est, pour un temps, le ministre. Malgré son âge, il prend soin de la bibliothèque – qu’il a pratiquement mise sur pied – et de la distribution du courrier. Il rend encore divers services communautaires avec fidélité et amabilité, presque jusqu’à son dernier jour. Revenu fatigué d’un bref séjour en clinique, il s’en est allé, paisiblement, dans la nuit du 30 mars 2020.

En Belgique, l’enseignant avait gardé des contacts avec quelques anciens du Saint Xaver’s College, qui ne manquaient pas de lui écrire, de lui téléphoner et même de lui rendre visite. Apprenant le décès de Louis, l’un d’eux m’a écrit, “This is very sad news for our St. Xavier’s Calcutta class of 1960/61… I will dearly miss calling him occasionally, recounting nostalgic school days nearly 60 years ago”. Sur le mur de sa chambre, se trouvait la phrase du poète John Keats « A thing of beauty is a joy for ever ». La vie de Louis a été une belle vie pour toujours. Avec lui, nous pouvons rendre grâce à Dieu pour ces années au service du Seigneur et de ses frères.

Guy VANHOOMISSEN sj