P. Gabriel SIMOND (19.09.2020)

Savoyard du village des Houches, Gabriel SIMOND est entré dans la Compagnie de Jésus en 1964, à l’âge de trente ans, après avoir exercé la profession de comptable. Gabriel a été ordonné prêtre à Lyon en 1971, dans la cathédrale Saint-Jean, des mains de Mgr Henri VENIAT sj, alors évêque de Fort-Archambault, devenu Sarh quelques années plus tard.

Il a exercé son ministère de prêtre de paroisse, au Tchad, puis au Cameroun. Un homme discret et réservé, mais ne manquant pas d’humour. Au Tchad, il a été actif dans diverses paroisses : Moissala, paroisse rurale à l’extrême Sud du pays pendant cinq ans, puis à Koumra pendant deux années, et enfin curé de la cathédrale de Sarh pendant dix années. Il a mis ses qualités au service du peuple chrétien : ses dons pour les langues (il maniait les langues mbay, puis sar, avec aisance et en respectant les tons de la langue, ainsi que le sango), mais également ses compétences de comptable (il a tenu la charge d’économe du diocèse pendant quatre années). Les paroissiens lui avaient donné le nom de Jimteeal « Ma main ne s’ouvre pas », car il était rigoureux dans la gestion des biens et n’entrait pas facilement dans la pratique des dons. Au milieu de ses lourdes tâches pastorales, Gabriel a trouvé le temps de composer et de publier de petits fascicules de formation chrétienne qui ont connu une grande diffusion, en particulier un livret d’initiation à la prière, Seigneur, apprends-nous à prier, qui a rencontré un grand succès. Il lisait assidument de solides livres de théologie !

Pendant son temps à Sarh, Gabriel a également exercé des responsabilités que lui a confiées la Compagnie : supérieur de la résidence jésuite, représentant du Provincial, et membre de la Consulte de Province.

Après Sarh, Gabriel a été envoyé pendant cinq années à Abéché, près de la frontière Est du pays, proche du Soudan, dans une région islamisée, où il se mettra courageusement à apprendre l’arabe dialectal tchadien. La communauté chrétienne y est formée de fonctionnaires tchadiens venus du Sud du pays. Il vivait ainsi, seul jésuite, aidé dans son ministère par quelques sœurs libanaises des Saints Cœurs de Jésus et de Marie. De là, Gabriel a été envoyé à Douala, au Cameroun : il y est nommé dans une grosse paroisse située dans la bordure Nord de la ville : d’abord curé, très apprécié de ses paroissiens, pendant huit années, puis vicaire pendant quatre années supplémentaires, quand ses forces ont commencé à décliner. Jusque dans ses dernières années, il est resté en contact avec certaines familles qui avaient pour lui une grande vénération.

Signalons l’ardeur qu’il a déployée dans cette paroisse, en créant des succursales devenues par la suite de nouvelles paroisses autour de la zone confiée à son ministère.

La maladie de Parkinson l’a atteint dans ses dernières années. Cela ne l’a pas empêché d’assurer le sacrement de réconciliation jusqu’aux dernières limites de son audition et de son élocution. Il était aussi fidèle à la participation à la messe du soir, habituellement accompagné, à petits pas, et soutenu par un couple de la paroisse. Pendant deux ou trois ans, il était impressionnant de le voir se lever et s’asseoir, tout au long de la messe, soutenu par un paroissien fidèle qui l’aidait. Portée avec sérénité, sa maladie l’a amené à l’EHPAD de la Chauderaie, où il a passé les deux dernières années de sa vie. Que soient vivement remerciées toutes les personnes qui ont pris soin de lui !

Charles VANDAME sj et Jacques FÉDRY sj

Article publié le 29 octobre 2020

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