Nous voilà à nouveau confinés. Confinés dans nos inquiétudes, dans nos peurs, conscients de nos fragilités, tentés de repousser notre « finitude ».

Privés de la liberté, nous nous imaginons tourner en rond dans notre cage. Nous subissons la puissance d’un virus, les contraintes d’un gouvernement, le regard suspicieux du voisinage… Alors nous cherchons une voie entre désespérance et rébellion, nous réclamons la satisfaction des besoins que nous estimons fondamentaux : sécurité économique, liberté relationnelle et affective, protection de notre vie…

Cette quête ne relève d’aucun jugement de bien ou de mal. Elle relève de notre condition d’Homme. Cependant, il convient de ne pas oublier que, même confinés, nous restons libres dans notre vie intérieure. Nous avons, sans cesse, le choix entre Subir ou Choisir, subir le confinement et s’en désoler ou choisir de faire de ce confinement une période féconde.

De ce fait, au-delà de cette recherche de Voie, peut-être serait-il bon d’entendre à nouveau la Voix de Jésus lorsqu’il dit : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire » (Luc 10, 41). Aussi, au-delà de nos inquiétudes dans la traversée de cette période de confinement, nous pourrions nous interroger sur ce qui nous est profondément nécessaire, voire essentiel pour accueillir un présent qu’il soit vide ou trop plein d’activité. Faire ce que nous avons à faire sans perdre de vue le sens que nous voulons donner à ce faire.

Et pourquoi ne pas accueillir ce présent avec le psaume 89, en formulant nous-même cette demande : « Rassasie-nous de ton amour au matin, que nous passions nos jours dans la joie et les chants ».

Barbara Walter, de la communauté du Centre spirituel jésuite Penboc’h