« Accompagner l’étudiant à partir de son désir de connaissance » : témoignage de Sylvie de Vulpillières, responsable du domaine d’enseignement Études bibliques au Centre Sèvres

Sylvie de Vulpillières est docteure en théologie biblique, responsable du domaine d’enseignement Études bibliques au Centre Sèvres – Facultés jésuites et maîtresse de conférences à la Faculté de théologie. Elle témoigne de la spécificité de l’enseignement délivré par le Centre Sèvres et de l’apport de la pédagogie ignatienne en comparaison avec les autres universités.

sylvie de vulpillières 2 Bibliste, exégète du Nouveau Testament, ma thèse portait sur l’évangile de Marc. Aujourd’hui, mes cours, mes ateliers, mes séminaires portent donc plutôt sur des passages néotestamentaires, mais je me réfère souvent aux autres sources bibliques.

De formation juridique, j’ai étudié la philosophie, la théologie et la lecture de la Bible au Centre-Sèvres, et aussi à l’Institut catholique de Paris (ICP), à Sciences-Po et à la Sorbonne, ce qui m’a permis d’expérimenter des manières pédagogiques très différentes. Les professeurs dans tous ces lieux étaient pour la plupart exceptionnels, mais la pédagogie, l’accompagnement, la manière dont les étudiants avaient à rendre compte de ce qu’ils avaient compris, ce qu’ils avaient retenu, se différencient.

Apprendre à déployer une argumentation

De cette expérience, je vois l’intérêt de l’accompagnement de l’étudiant au Centre Sèvres dans le tutorat, dans les séminaires et les dissertations pour le guider à partir du lieu de curiosité, du désir de connaissance où il se trouve afin qu’il devienne autonome dans ses recherches et dans la manière d’en rendre compte. Chaque année, l’étudiant rédige ainsi une dissertation sur un sujet choisi avec son tuteur puis avec un enseignant, spécialiste du sujet, qui l’accompagne tout au long de la dissertation, afin de lui apprendre à problématiser, à répondre à une question en déployant une argumentation à l’aide de lectures choisies. Autre exemple, l’évaluation des travaux rendus fait l’objet le plus souvent d’une reprise avec l’étudiant. Il peut ainsi mesurer son évolution, ses progrès dans la méthodologie et ce qu’il lui reste encore à approfondir.

Une autre manière de travailler le texte

Les étudiants au Centre Sèvres sont de différentes nationalités, de différentes provenances. Cela permet des échanges riches, divers et il faut veiller à susciter une écoute mutuelle favorisant le dialogue, et néanmoins leur donner des éléments de méthode, de lecture et de réflexion.

Sur un tout autre plan, j’ai également participé au Centre Sèvres à un séminaire de recherche « Au creux du malheur, la lumière ? » où nous avons lu des textes bibliques et les commentaires de personnes en grande précarité ; j’y ai appris une autre manière de travailler le texte, d’écouter les commentaires de ces lecteurs, dont la longue expérience de vie sert de guide et de lumière.

Sylvie de Vulpillières,
docteure en théologie biblique,
responsable du domaine d’enseignement Études bibliques au Centre Sèvres-Facultés jésuites,
maîtresse de conférences à la Faculté de théologie

Dossier : les universités jésuites
La Compagnie de Jésus a toujours prêté une attention particulière à l’éducation en général et à l’enseignement supérieur en particulier. Au nombre de centre quatre-vingts, les universités et facultés d’enseignement supérieur jésuites sont présentes dans plus de cinquante pays, avec près de huit cent mille étudiants inscrits en 2022. > En savoir +


Cet article est paru dans la revue Échos jésuites (hiver 2023), la revue trimestrielle de la Province d’Europe Occidentale Francophone. L’abonnement numérique et papier est gratuit. Pour vous abonner, cliquez sur ce lien.


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