De la Touraine à la Compagnie : un chemin de liberté ordinaire et joyeuse pour Benoît de Maintenant

Issu d’une enfance au cœur de la campagne tourangelle, entre bois et réflexion, il a traversé les défis de la vie avec un regard habité par le concret et une quête de sens profonde. Après une conversion marquée par les Exercices Spirituels de Saint Ignace, il a choisi de rejoindre la Compagnie de Jésus. Un parcours jalonné de rencontres, d’engagements et de joie simple : celle d’être soi, en Christ, et d’offrir chaque jour pour aimer et servir.

Benoit de Maintenant 1 J’ai grandi en Touraine, dans une famille de six enfants à la campagne et proche d’un atelier du bois. Connecter à l’environnement et à la matière, j’ai toujours aimé ce qui est concret. En même temps, le calme de la campagne a toujours été propice à prendre du recul et réfléchir sur les espaces, les hommes, et le sens de l’existence.

Amateur toute ma vie dans ce domaine, j’ai été nourri par la réflexion chrétienne de mes parents, leur propre recul, et la mort de mon petit frère Vianney.

Après des études de commerce qui ne m’ont pas passionnées, j’ai travaillé dans le domaine de l’audit, et je me suis intéressé surtout pour la nature humaine : les collègues que j’avais autour de moi.

Lorsqu’à 26 ans, je fais des Exercices Spirituels de Saint Ignace, je réalise que le Christ n’est pas une vieille histoire, mais le prénom de toutes les dynamiques que je peux vivre avec mes proches et mes collègues, en famille, dans la vie ordinaire. Ma conversion a été extrêmement rapide : si s’engager avec générosité là où je suis déjà c’est vivre avec et pour le Christ, alors je veux m’engager davantage, avec plus de monde. La Compagnie m’apparait comme un tremplin formidable vers les autres, vers notre société.

Je n’ai jamais aimé l’école. Pas facile de se lancer dans un cursus de formation de plusieurs années, dont sept ans à l’université. Mais en fait c’est passé tout seul, car je n’ai jamais étudié pour moi : j’ai étudié en vue d’aider d’autres. Cette motivation était suffisante pour vivre au quotidien les austérités de la vie d’étudiant dans la trentaine.

En parallèle, la compagnie m’a envoyé écouter des malades en soins palliatifs, former des migrants d’Amérique latines, lors d’un séjour d’études à Madrid en Espagne. Elle m’a envoyé auprès d’étudiants de grandes écoles, à temps partiel d’abord puis à plein temps à Ginette, une prépa tenue par les jésuites à Versailles. Partout, j’ai pu me réjouir d’annoncer que vivre là où nous sommes, ouvert à la finesse de ce qui se passe autour de nous, provoque une créativité immense pour aimer et servir autour de soi, pour gouter l’existence et s’en réjouir. Même en prépa…

J’ai une profonde reconnaissance pour la Compagnie, pour ce chemin de liberté, qu’elle propose dans la formation. Une liberté extrêmement banale : celle d’être soi. Pas d’invention, pas de découverte de fond, pas grand-chose de neuf : mais une joie décuplée d’être simplement ce que je suis et de l’offrir dans cette nouvelle journée qui s’ouvre ce matin.

Ces derniers vœux me réjouissent : il confirme qu’avec le Christ, la vie est belle !

P. Benoît de Maintenant sj

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Article publié le 24 décembre 2024

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