Saint Bernardin Realino
Italien, né en 1530, saint Bernardin Realino consacre sa vie au missions populaires et rurales. Il meurt le 2 juillet 1616, canonisé par Pie XII en 1947.
Prêtre de la Compagnie de Jésus, célèbre par sa charité et sa bonté, Bernardin Realino a délaissé les honneurs du monde pour se donner au soin pastoral des prisonniers et des malades et au ministère de la prédication et de la pénitence.
Biographie
Bernardin Realino naît dans une famille noble à Carpi dans le duché de Modène en 1530. Il connaît une jeunesse ardente et joyeuse et mène une vie d’étudiant à Bologne où il réussit dans tout ce qu’il entreprend : médecine, lettres, philosophie, droit. Dans la fougue de sa jeunesse tumultueuse, il doit fuir la ville pour avoir donné un coup de poignard au cours d’une rixe… Ce qui ne l’empêche pas, quelques années plus tard, de devenir maire, gouverneur, et intendant. À 26 ans, il devient maire de Felizzano, poste qui comprend également un juge. Le peuple trouve en lui un juge honnête et qui assiste quotidiennement à la messe.
« Je ne désire pas les honneurs de ce monde, mais uniquement la gloire de Dieu et le salut de mon âme »
Il publie quelques écrits de philologie classique et, muni du double doctorat en droit et droit canonique de l’université de Bologne (1556), il obtient facilement des charges publiques dans diverses villes italiennes. Et tandis que « le chemin brillant de la magistrature s’ouvre sous ses pas, la voix discrète de Dieu lui parle au cœur de façon toujours plus pressante » (Pie XII). A 32 ans, il écrit à son frère « Je ne désire pas les honneurs de ce monde, mais uniquement la gloire de Dieu et le salut de mon âme ». Il se considère comme un instrument de la Divine Providence et ne songe pas à donner tout son salaire aux pauvres. Sa réputation de magistrat compétent le précède et il est nommé aux postes les plus élevés. Cependant, il est attiré par l’ordre des jésuites. Après une retraite spirituelle de huit jours, durant laquelle il a une vision de Notre-Dame, qui lui ordonne d’entrer dans la Compagnie, il entre chez les jésuites à Naples, à l’âge de trente cinq ans, en 1564.
Désirs d’humilité, ministère diversifié : en mission à Lecce
Bernardin Realino devient prêtre de la Compagnie de Jésus trois ans plus tard, le 24 mai 1567. Dans l’humilité, il demande à être frère, mais ses supérieurs lui demande d’aller jusqu’au sacerdoce. Après avoir prononcé ses trois vœux de religion en 1566, on lui demande inopinément de se préparer à l’ordination qu’il reçoit en 1567. Bien qu’il n’ait été jésuite que depuis trois ans, le P. Général Francis Borgia le nomme maître des novices à Naples.
Malgré son désir de partir pour les Indes, c’est la petite ville de Lecce, dans les Pouilles, qui sera sa mission et son lieu de sacrifice, « la très noble, très dévote et très aimable ville de Lecce » comme il se plaira à l’appeler. En tant que prêtre, il prêche, catéchise et visite les esclaves sur les galères du port de Naples. Son ministère diversifié est surtout marqué par la direction spirituelle et le confessionnal : il y passe des heures entières, accueillant chacun avec grande bonté et compréhension, été comme hiver. La direction des âmes est le charisme particulier de Bernardin Realino ! Accueillant à tous, il réconforte les faibles et les désespérés, visite les hôpitaux et les prisons, réveille la voix de la conscience dans le cœur des pécheurs endurcis.
En 1574, il est envoyé à Lecce dans les Pouilles pour y fonder une maison et un collège jésuites. Il est resté 42 ans… Lui et Lecce sont inséparables : plusieurs fois, quand son provincial et le général souhaite l’envoyer à Naples ou à Rome, quelque chose de grave arrive pour l’empêcher de partir, par exemple, une forte fièvre qui nécessite une période de repos ou un orage violent. Cela conduit ses supérieurs à conclure que c’est la volonté de Dieu qu’il reste à Lecce. Jusqu’à sa dernière maladie en 1616, il continue de se donner généreusement à tous ceux qui lui demandent conseil et les queues menant à son confessionnal s’allongent de plus en plus. Les princes et les prélats sont parmi les gens simples qui attendent leur tour pour parler avec le « saint vieillard ».
Un défenseur et un protecteur pour la ville de Lecce
Lorsque les habitants de Lecce apprennent que Bernardin Realino est en train de mourir, des foules se rassemblent devant le Collège des Jésuites. Sur son lit de mort, le maire de la ville et les magistrats demande formellement à Bernardin Realino d’être le défenseur et protecteur de Lecce au ciel. Incapable de parler, il hoche la tête pour approuver.
Bernardin Realino, qui a abandonné une brillante carrière d’avocat et a passé la plus grande partie de sa vie jésuite comme humble curé, meurt à 86 ans, aveugle et paralysé, les yeux fixés sur le crucifix. Ses dernières paroles sont : »Ô Ma donna, mia santissima ». Il suscite immédiatement une grande vénération populaire.
Il est béatifié par le pape Léon XIII le 27 septembre 1895 et est canonisé par le pape Pie XII le 22 juin 1947.
Militer pour Dieu sous l’étendard de la Croix et servir Dieu seul et l’Église sous la conduite du Souverain Pontife : mémoire de saint Bernardin Realino
« Quiconque veut dans notre Compagnie (que nous désirons voir appelée du nom de Jésus) militer pour Dieu sous l’étendard de la Croix et servir Dieu seul et l’Eglise son épouse, sous la conduite du Pontife Romain, Vicaire du Christ sur la terre, doit se persuader que, après avoir fait les vœux solennels de chasteté perpétuelle, de pauvreté et d’obéissance, il fait désormais partie de cette même Compagnie. Celle-ci a été fondée très spécialement afin de défendre et propager la foi et pour faire progresser les âmes dans la vie et la doctrine chrétiennes, cela par le moyen de prédications, de leçons publiques et de tous autres ministères de la parole de Dieu, tels que donner les Exercices Spirituels, enseigner la doctrine chrétienne aux enfants et aux ignorants, entendre les confessions et administrer les autres sacrements, pour la consolation spirituelle des âmes. Elle a aussi été fondée pour réconcilier les ennemis, aider et servir par les œuvres de charité les prisonniers et les malades des hôpitaux, selon ce que paraîtraient demander la gloire de Dieu et le bien universel. Et tout ceci doit se faire gratuitement, sans que l’on attende aucune récompense humaine ou aucun salaire pour son travail.
Il doit veiller à avoir devant les yeux aussi longtemps qu’il vivra d’abord Dieu, puis sa vocation et l’Institut auquel il appartient, lequel est une voie pour aller à Dieu, et à tendre de toutes ses forces vers la fin que Dieu lui a proposée. Cependant, chacun le fera selon la grâce reçue du Saint-Esprit et le degré propre de sa vocation. »
Source : Formule de l’Institut de la Compagnie de Jésus, n° 1
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Article publié le 2 janvier 2013