Bienheureux Julien Maunoir

Julien Maunoir (1606-1683) est un missionnaire breton du XVIIème siècle. Connu comme « l’apôtre de la Bretagne », il a été béatifié le 20 mai 1951 par décret pontifical du pape Pie XII. Il est élevé au rang des protecteurs de la Bretagne.

julien maunoir Julien Maunoir naît en 1606 à Saint-Georges-de-Reintembault dans le diocèse de Rennes. La Bretagne est alors dans un état d’ignorance religieuse extrême ; les populations sont en proie à la superstition et à l’immoralité. Admis au noviciat des jésuites de Paris, Julien Maunoir est très attiré par les missions du Canada, comme son compagnon de scolasticat, Isaac Jogues, en même temps que séduit par un idéal de vie purement contemplative. Dieu le destine cependant aux missions bretonnes ; et la Vierge Marie lui obtient une connaissance miraculeuse du breton.

Dès 1640, il ne cesse de parcourir, ordinairement à pied, tous les diocèses de Bretagne. Son action intense, sa parfaite adaptation aux besoins des âmes et surtout sa prière continuelle obtiennent chez les populations bretonnes un réveil de la foi, puis l’affermissement d’une vie chrétienne fervente. Le clergé est gagné par son exemple et Julien Mauroir entraîne après lui dans les missions plus de mille prêtres ; la durée de son œuvre est ainsi assurée. Il meurt à Plévin, le 28 janvier 1683.

Biographie détaillée

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« Le P. Maunoir obtient miraculeusement le don de la langue bretonne. » dans la Cathédrale Saint-Corentin de Quimper. – Wikipedia

Julien Maunoir (1606-1683) entre chez les jésuite avec le désir de devenir missionnaire au Canada, mais il découvre sa véritable vocation dans sa Bretagne natale, en se dévouant aux oubliés du Nord de la France. Il naît dans le minuscule hameau de Saint-George-de-Reintambault en 1606. Il étudie ensuite au collège jésuite de Rennes, où ses professeurs parlent souvent des jésuites missionnaires en Chine, au Japon et au Canada. Il entre chez les jésuites en 1625 ; au cours de sa formation, il a plusieurs compagnons de classe qui deviennent missionnaires, comme les saints Isaac Jogues et Gabriel Lallemant. Mais la voie de Julien Mauroir le conduit plutôt en Bretagne, après que, pendant sa formation, avoir appris à prêcher en breton, une langue difficile à apprendre. La décision de ne pas choisir la voie missionnaire est confirmée quand il attrape une infection à son bras, qui devient gangreneuse et l’amène à l’article de la mort ; il fait alors le vœu de consacrer sa vie à prêcher chez les bretons, s’il guérit. Sa guérison rapide révèle la volonté de Dieu à son sujet. Il est ordonné en 1637.

Julien Maunoir La mission à plevin

Julien Maunoir prêche la mission à Plévin, église de Plévin, Atelier .Léglise,1926. © Société d’Histoire et d’Archéologie du Pays de Fougères

Après avoir terminé ses études, il retourne à Quimper, où il fait la connaissance du père Michel Le Noblez, un missionnaire itinérant en Basse Bretagne, qui s’est retiré à cause de sa mauvaise santé. Le jeune jésuite décide de suivre les méthodes de ce père pour prêcher aux paysans et aux pêcheurs pauvres de la péninsule. Accompagné du père Pierre Bernard, Julien Mauroir parcourt les villes et les villages du continent aussi bien que des îles, dont certaines n’ont plus reçu la visite d’un prêtre depuis de longues années. Les deux jésuites donnent des missions qui durent de 4 à 5 semaines et s’efforcent d’établir de solides fondations de la doctrine chrétienne. Ils utilisent des tableaux, montrant la vie du Christ, les sept péchés capitaux et des points importants de la doctrine chrétienne, ainsi que des chansons qu’ils ont apprises du père Noblez. Julien Mauroir en compose ainsi des nouvelles qu’ils apprennent à la population pendant les missions. Ce sont les « cantiques du Père Maunoir ».

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Les fêtes de béatification de Julien Maunoir (1951, Quimper) – Wikipedia

Ces missions connaissent un grand succès pendant les 43 ans. Pendant cette période, Julien Maunoir donne à peu près 400 missions. Souvent plusieurs paroisses s’unissent pour une mission ; les participants atteignent alors 10.000 à 30.000 personnes. Les curés des paroisses aident le jésuite en entendant les confessions et en donnant le catéchisme ; certains prêtres demandent même la permission à leur évêque de continuer à travailler avec le jésuite. En 1683, ces « missionnaires bretons » sont à peu près un millier à collaborer avec Julien Maunoir.

En vieillissant, Julien Maunoir est obligé de réduire le nombre de ses missions. Il s’apprête à commencer une nouvelle mission, quand il sent que sa fin approche. Ses compagnons jésuites l’aident à se retirer à Plévin, où une pneumonie se déclare et le met au lit. Il meurt plusieurs semaines après. Les paroissiens demandent alors à ce qu’il soit enterré dans leur église paroissiale, malgré le désir de l’évêque de l’enterrer à la cathédrale.

Source : site internet de la Curie générale à Rome
Initialement regroupé et édité par: Tom Rochford,SJ
Traducteur: Guy Verhaegen

Les cantiques du Père Maunoir

En 1641, Julien Maunoir publie un premier recueil de cantiques bretons, qu’il utilise pour la première fois lors d’une mission à Douarnenez. En 1678, il en est déjà à la quinzième édition, enrichie au fil des ans. La Bibliothèque nationale possède un exemplaire de l’édition de 1686. Ces cantiques en langue bretonne, vendus lors de ses missions par un mercier qui l’accompagnait, Guillaume Yvonnic, devinrent vite très populaires ; on les vendait dans tous les évêchés bretonnants. Il publia deux autres ouvrages contenant des cantiques, l’un en 1671 qui eût aussi de nombreuses éditions, l’autre, un recueil de prières. cournouaillaises.

Source : Wikipedia

« 1630. La prière du père Maunoir » : article du Télégramme du 30 mars 2003

De Rennes à Quimper en passant par la Flèche, le jeune Père Maunoir franchit le pas avec l’enthousiasme du missionnaire qu’il aspire à devenir. Problème, toutefois : dans sa Haute-Bretagne natale, la langue bretonne est inconnue et lui-même l’ignore totalement. Jusqu’à présent, il s’en était accommodé; mais un cas de conscience se présente à lui maintenant. Vaut-il mieux, sur le plan apostolique, éduquer les Bas-Bretons déchristianisés qu’enseigner le catéchisme aux populations impies de l’autre bout du monde ? Il s’ouvre du dilemme à l’un de ses confrères. La situation en Armorique que lui décrit le Père Bernard, tant en ce qui concerne l’inculture religieuse de ses habitants que leur détresse morale, est telle qu’il finit par renoncer à son projet de lointain voyage. En sorte qu’il décide de s’initier à la langue bretonne afin de pouvoir transmettre la bonne parole. Louable dessein, certes, mais parfaitement illusoire à court terme. C’est pourtant avec cette gageure en tête que le jeune Jésuite entreprend un pèlerinage à la chapelle de La Mère de Dieu aux portes de Quimper. Parvenu à l’édifice du culte, il s’agenouille devant la statue de la Vierge. « Bonne Maîtresse, implore-t-il, apprenez-moi le breton et je serai en état de vous gagner des serviteurs. » Sa prière sera exaucée au-delà de toute espérance. > Lire la suite de l’article

Vidéo : un menhir christianisé en 1674 par  Julien Maunoir, « apôtre de la Bretagne », classé monument historique depuis 1889

Au 17ème siècle, en Bretagne, comme beaucoup d’autres régions, les paysans et même certain membres du clergé sont trop souvent coupable de paganisme, notamment avec le culte païen des pierres. L’église à cette époque, pour renforcer son emprise cherchait à s’approprier les pouvoir attribués aux forces de la nature. Ce menhir est classé monument historique depuis 1889, en 2005 il fut restauré par la commune de Pleumeur-Bodou en accord avec les Bâtiments de France.

« Une ouverture de mission par le Père Maunoir » : mémoire facultative du bienheureux Julien Maunoir

« Lorsque la mission se devoit faire dans un autre diocèse que celuy de Quimper, le Père commençoit par saluer l’Evesque de ce diocèse. Il le prioit de luy donner son mandement et les pouvoirs nécessaires : et rendant ainsi ses devoirs aux Prélats, il leur parloit avec tant de respect et de soumission, qu’il gagnoit ordinairement leur estime et leur bienveillance.

Avant que d’entrer dans la maison où il devoit loger, il allait à l’église, disant qu’il étoit juste de rendre la première visite au grand Maistre. Il rendoit la seconde au Recteur de la paroisse, et le gagnoit d’ordinaire dès le premier entretien.

Comme l’on prenoit toujours un dimanche ou une feste pour ouvrir la mission, le Père arrivoit la veille, ou le jour mesme de grand matin, afin d’avertir à la première Messe de tout ce qui estait nécessaire au bon ordre et à la solennité de cette première action.

Un ou deux jours avant la mission et le jour mesme qu’elle commençoit, on voyoit avec beaucoup d’édification arriver des missionnaires de divers Eveschez, dont quelques uns venoient de fort loin, plusieurs à pied, le baston à la main, le bréviaire sous le bras, tous à leurs frais, se privant des rétributions qui se faisoient durant ces temps-là dans leurs paroisses. C’estoit encore une chose bien édifiante de voir venir des paroisses d’alentour plusieurs processions fort nombreuses que les Recteurs amenoient eux-mêmes pour assister à l’ouverture de la mission.

On la faisoit cette ouverture immédiatement après les Vespres par une procession, où l’on portoit le Saint Sacrement. La procession estant finie, le Père montoit en chaire, et lisoit d’abord la Bulle des Indulgences. Il proposoit ensuite l’ordre du jour, qu’on devoit observer le lendemain, et durant tout le cours de la mission. Enfin il exhortoit le peuple à la diligence et à l’assiduité. Il le faisoit d’une manière si touchante, que plusieurs de ceux qui estoient venus à cette cérémonie dans le dessein de s’en retourner chez eux, demeuroient dans le lieu de la mission, pour assister à tous les exercices, chacun se logeant et se nourrissant comme il le pouvoit.

Le Père estant descendu de chaire faisoit venir celuy qui avoit soin de sonner, luy enjoignant de sonner à quatre heures du matin un quart d’heure durant la plus grosse cloche pour appeler le monde à l’église.

Après s’être retiré avec ses missionnaires dans le logis qui leur étoit préparé, il assignoit à chacun leur chambre et leur lit. Après le souper, il faisoit un catalogue pour régler l’ordre des Messes, donnant à chacun son heure et son autel, et il leur marquoit à tous ce qu’ils devoient faire le lendemain. L’on faisoit ensuite la prière en commun, et l’on se retiroit pour se disposer par quelques heures de repos à commencer un grand travail. »

Source : P. Boschet, Le Parfait Missionnaire,
ou la Vie du R.P. Julien Maunoir,
Paris 1697, p. 276-279.

Le bienheureux Julien Maunoir dans la presse

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Article publié le 2 janvier 2013

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