Castiglione, jésuite italien et peintre chinois
Né à Milan en 1688, Giuseppe Castiglione étudia la peinture, entra comme novice à la Compagnie de Jésus en 1707, avant d’être envoyé au Portugal en 1710, pour se préparer à rejoindre la Mission de Chine.
Il rejoignit la Mission en 1715, et se vit confier la tâche d’initier les peintres du Palais à la peinture occidentale, fonction qu’il conserva jusqu’à sa mort en 1766, au service des trois grands empereurs de la première moitié de la dynastie sino-mandchoue des Qing, Kangxi (1661-1722), Yongzheng (1723-1735) et Qianlong (1736-1797).
Un style de peinture original
Son style est une synthèse de la peinture occidentale à l’huile et de la peinture chinoise à l’encre, et laissa une ouvre considérable par sa diversité et sa qualité, après être devenu l’un des artistes préférés de l’Empereur Qianlong.
Très bien intégré dans son milieu d’adoption, il est connu en Chine sous le nom de Lang Shining. Cet album est consacré aux peintures de chevaux conservées au Musée National du Palais, qui coopère à l’édition.
Qianlong avait chargé Castiglione-Lang Shining d’immortaliser en les portraiturant (souvent grandeur nature) sur des rouleaux de soie les chevaux qui lui étaient offerts par des courtisans et des princes tributaires.
Un livre, un chef d’oeuvre !
Castiglione constitue le quatrième volume de la collection « Grande Ecurie de Versailles » des Editions Favre.
La plus célèbre de ces œuvres, un rouleau de 7 mètres 76, intitulé « Les cent coursiers » – reproduit dans ce livre sur un extraordinaire dépliant de 2 mètres 42 -, qui fait figurer, selon une tradition de la peinture chinoise, cent chevaux dans des positions, des postures et des allures différentes, peut être considérée comme un sommet de la peinture hippologique du frère jésuite.
La reproduction de ce rouleau intitulé Les Cent Coursiers, imprimée sur un dépliant de onze volets cousu dans le livre et d’une longueur totale de 2m40.
Cet ouvrage représente une première en France, où jamais un livre où jamais un album n’avait été consacré exclusivement aux chevaux de Castiglione, un artiste un peu négligé en Europe, où il est suspect de « chinoiserie », beaucoup plus connu, et apprécié, en Chine, où il est considéré, sous son nom chinois, comme un peintre de Cour du règne de Qianlong.
Les auteurs : Ouvrage collectif réunissant sous la direction de M. Michel Cartier, sinologue, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et vice-président de l’Institut Ricci de Paris, des textes plusieurs spécialistes : le Dr Tu Cheng-sheng ministre de l’Education de Taiwan, ancien directeur du Musée National du Palais de Taipei ; Mme Yolaine Escande, chargée de recherches au CNRS, calligraphe pratiquant la peinture de style chinois ; le P. Benoît Vermander sj, directeur de l’Institut Ricci de Taipei ; M. Jean-Louis Gouraud, directeur de la collection.
En savoir +
> Le Musée National du Palais
> Le cheval céleste et la civilisation chinoise
> Une autre oeuvre de Castiglione
Article publié le 3 octobre 2011