Intervention du P. François Boëdec lors de la bénédiction du chantier du Centre Teilhard de Chardin
La bénédiction et le lancement du chantier du Centre Teilhard de Chardin ont eu lieu le 8 avril 2021. Retour sur le discours du P. François Boëdec sj, Provincial des jésuites d’Europe occidentale francophone.
« Chers amis,
Il est heureux que nous soyons ici, non pas sur la montagne mais sur le plateau de Saclay… Et dans cette période où nous avons appris à reporter, déplacer, parfois annuler les projets, et à nous tenir à distance, il est aussi heureux de voir ce projet avancer et ce lieu sortir bientôt de terre.
Notre présence ce matin signifie combien ce projet du Centre Teilhard de Chardin est d’abord le fruit d’une collaboration. Ce n’est pas un projet solitaire, ce n’est pas un projet porté par une seule entité, c’est le fruit d’un travail collectif. Pour mener à bien ce projet ambitieux de l’Eglise en France, les collaborations, et le rassemblement des forces et des compétences sont en effet essentiels. Et je voudrais mentionner ici la qualité du
La Compagnie de Jésus a donc répondu présent à la demande qui nous a été faite par le diocèse d’Evry. Et je voudrais une nouvelle fois remercier Mgr Michel Pansard pour sa confiance et son souhait de nous associer à ce projet. C’est en effet un projet stimulant pour la Compagnie parce qu’il rejoint profondément nos intuitions apostoliques : ce qui touche à l’accompagnement des plus jeunes dans toutes les dimensions de leur existence (1), mais aussi la présence aux questions que posent à notre humanité les évolutions scientifiques et techniques (2).
(1) L’Accompagnement des jeunes tout d’abord
Les jésuites sont déjà présents sur le plateau, parfois depuis de nombreuses années, avec notamment les aumôneries de l’Ecole Centrale-Supélec, de Polytechnique, d’HEC. Et beaucoup d’étudiants du plateau ont fait leur prépa au Lycée Sainte-Geneviève de Versailles.
Nous avons cette tradition, cette expérience d’essayer d’accompagner et de former les jeunes dans toutes les dimensions de leur vie (humaine, intellectuelle, éthique et spirituelle), comme cela se fait dans nos établissements scolaires mais aussi dans les Centres Laennec ou, de façon différente, à la Maison Magis à Paris.
Dans cette vision intégrale, il s’agit de faire grandir l’homme dans sa dimension humaine et croyante. La dimension croyante, en aidant à vivre sa foi de manière plus approfondie, à clarifier les questions intellectuelles qu’elle pose, à entrer dans une relation personnelle vivante avec le Seigneur, à faire l’expérience concrète d’une Eglise qui annonce l’Evangile et se met au service de plus fragiles.
Mais être présent aussi aux dimensions qui sont au cœur des études : la médecine au Centre Laennec, les sciences de l’ingénieur au sein des ICAM, et demain, les enjeux éthiques, philosophiques, anthropologiques de l’activité scientifique, au Centre Teilhard de Chardin.
On peut également ajouter, je crois, qu’en en ces temps de crise sanitaire, l’ouverture prochaine d’un lieu comme le Centre Teilhard de Chardin sera une bonne nouvelle pour beaucoup d’étudiants qui auront été privés – nous le voyons bien actuellement – de ce qui fait la vie étudiante : les occasions de se réunir, de travailler et d’avancer ensemble ; et toutes ces rencontres informelles qui se révèlent essentielles dans un projet de vie : avec un professeur ou avec des amis…
Nous savons que les étudiants des communautés chrétiennes du plateau – et le P. Dominique Degoul pourrait le dire mieux que moi – attendent avec impatience l’ouverture du Centre Teilhard de Chardin : il sera appelé à être un lieu de vie, de croisement, d’échanges, de célébrations. Un lieu de rencontres informelles et fructueuses entre des étudiants, des chercheurs, des enseignants. Un lieu qui éveille à des vocations, qui les aide à trouver du sens dans leurs études et plus largement dans leur vie, un lieu où naissent des initiatives nouvelles.
Mais la Compagnie – et c’est le second point – porte aussi depuis toujours un intérêt pour les questions scientifiques (2)
Sa fondation, en effet, a coïncidé avec les débuts de la science moderne, et depuis sa création, elle s’est engagée de façon très active dans la recherche scientifique. C’est ainsi que les sciences mathématiques et expérimentales furent introduites très tôt dans les programmes des collèges et des universités jésuites. Nous avons toujours cru en effet que le fait de déchiffrer le monde peut être une manière d’accéder à Dieu. On se souvient par exemple, qu’aux XVIème et XVIIème siècles, les jésuites fondèrent 26 observatoires astronomiques, ce qui représentait presque le quart de tous les observatoires dans le monde. Et en juin 2020, tout récemment donc, notre compagnon jésuite, le père Christopher Corbally a été le onzième jésuite à donner son nom à un astéroïde…
Le plateau de Saclay – nous le savons – est un lieu de développement de la connaissance scientifique. Cette connaissance accumulée rend possible de nouveaux développements techniques et ouvre de nouvelles frontières. Quel en sera l’impact sur notre environnement ? Quels seront nos capacités d’agir et de penser dans un univers de plus en plus technicien et complexe ?
Tous ces développements posent des que
Pour toutes ces raisons, cela a du sens pour nous jésuites, d’être là aujourd’hui, partie prenante sous différentes modalités de ce projet du Centre Teilhard de Chardin. Voilà, le chantier démarre. L’aventure est bien lancée. Et nous sommes heureux d’y participer avec d’autres. Merci à chacun et avançons ensemble. »
> En savoir + : centreteilharddechardin.fr
> Lire l’article de La Croix : « L’Église se fait une place dans la « Silicon Valley » à la française »
> Lire l’article du Figaro : «L’Église peut et doit contribuer à l’éducation des jeunes»: à Saclay, un centre dédié aux sciences et à la foi.
En savoir + sur le Centre Teilhard de Chardin
Article publié le 15 avril 2021