Comment les centres spirituels jésuites aident-ils à vivre Laudato si’ ?
Le temps pour la Création, qui a lieu du 1er septembre au 4 octobre, nous invite à prier et réfléchir à l’écologie et à la sauvegarde de notre Maison Commune. Comment les centres spirituels jésuites contribuent-ils à contempler la Création, en prendre soin et la préserver ?
La sauvegarde de la Maison commune est l’une des quatre « préférences apostoliques universelles » de la Compagnie de Jésus dans le monde, faisant de l’écologie intégrale un sujet prioritaire pour les jésuites. Cette importance se reflète dans les propositions des centres spirituels jésuites du Châtelard (Lyon), Penboc’h (Morbihan), et La Pairelle (Namur).
Prendre soin de la Création, une expérience spirituelle
Il s’agit à la fois de changer nos modes de vie pour les rendre durables, et de développer une spiritualité en lien avec l’écologie.
« Dans Laudato si’, le pape François nous demande d’adopter une nouvelle vision du monde, non plus mécanique, mais relationnelle. Quatre types de relations sont fondamentales : la relation à soi-même, aux autres, à la Création, et la relation à Dieu qui est la source et la fin des trois autres », indique le P. Xavier de Bénazé sj, délégué Laudato si’, plus particulièrement chargé cette année d’étudier le projet d’un éco-centre spirituel au sein du Centre du Châtelard, près de Lyon. > Lire l’interview de Xavier de Bénazé
Il est ainsi possible de rendre grâce du don de Dieu qu’est la Création au pied d’un arbre dans un parc, en observant les oiseaux, en travaillant au jardin, en passant du temps en famille…
L’écologie, un sujet de plus en plus présent au sein des centres spirituels jésuites
Pour que chacun puisse chercher et trouver Dieu dans la Création aujourd’hui, les propositions des centres spirituels sont très variées. Retraite Laudato si’ et Exercices spirituels, sessions sur la réflexion écologique, le travail de la terre et même l’art floral ; tout est bon pour s’arrêter, contempler et avancer avec un rapport plus juste à soi-même, à la Création et à Dieu.
« Nous avons décidé de créer des propositions spécialement dédiées à la question écologique, à la fois pour répondre aux préoccupations des retraitants, et les aider à grandir dans la question de l’écologie intégrale et des priorités de leurs vies. En interrogeant notre rapport à la nature, on découvre la joie profonde que peut amener la conversion écologique. » explique Jean-Brice Bigourdan, directeur du centre spirituel de Penboc’h, dans le Morbihan.
Proposées par La Pairelle et Penboc’h, des sessions mêlant travail de la terre et pédagogie ignatienne visent à prendre conscience de la dimension spirituelle qu’il y a dans la nature, (ré)apprendre l’émerveillement, la patience, la contemplation… des vertus que l’on redécouvre aujourd’hui ! La dimension concrète de jardinage est reliée à la spiritualité. De quoi se réjouir d’être ainsi associé à l’œuvre de Dieu Créateur.
Le centre spirituel du Châtelard est entouré d’un parc de 40 hectares.
Parmi les dernières nouveautés, la retraite « Bouquets et spiritualité » à Penboc’h, propose de lier contemplation, composition florale, méditation et prière. Les participants découvriront comment la création d’un bouquet peut être une œuvre de prière.
« Il s’agit d’admirer l’œuvre de Dieu à travers chaque fleur, chaque feuille, et se laisser rejoindre part l’art de la composition florale », explique Jean-Brice Bigourdan. « A l’origine, les personnes qui fleurissaient les oratoires de Penboc’h ont partagé leur expérience avec des membres du personnel du centre. Cette découverte a tellement plu que nous avons décidé d’en faire une session à part entière. A Penboc’h, les fleurs et bouquets utilisés pour embellir la chapelle et les oratoires proviennent exclusivement de notre parc (jardin et potager). Cette production locale évite de recourir à des fleurs importées. »
Par ailleurs, certaines propositions s’adressent spécifiquement aux jeunes, comme la retraite « Laudato si’ : la Création, quel cadeau ! pour les 18-35 ans. Une pause pour (re)découvrir sa vie sous un angle relationnel, louer le Créateur et soigner notre relation à la Création.
Le cadre naturel des centres spirituels est en effet porteur pour des activités spirituelles en lien avec la nature. La sensibilité écologique des jeunes générations s’articule à la spiritualité ignatienne pour que nos lieux de vie deviennent aussi des lieux de conversion écologique.
Marchons en chantant ! Que nos luttes et notre préoccupation pour cette planète ne nous enlèvent pas la joie de l’espérance. (LS 244)
Petit à petit, des changements concrets et multiples
Les cinq centres spirituels jésuites travaillent conjointement sur la question de l’écologie intégrale. Cette réflexion passe par de multiples domaines, notamment la performance énergétique des bâtiments, essentielle à la réduction de l’empreinte carbone. « A Penboc’h, l’ensemble des bâtiments ont été rénovés en 2018 et sont aujourd’hui beaucoup mieux isolés afin de réaliser des économies d’énergie », précise Jean-Brice Bigourdan.
L’alimentation est également un enjeu important. « Concernant les repas servis aux retraitants, nous travaillons avec des fournisseurs locaux pour les fruits et légumes, la viande… Nous progressons petit à petit », déclare Jean-Brice Bigourdan. Quant au centre La Pairelle, il a transformé en 2019 une partie de son domaine en un potager de 5 hectares. Les retraitants sont les bienvenus dans cet espace pour travailler la terre ou récolter l’une ou l’autre culture tout en continuant leur réflexion spirituelle. Un projet de « potager interculturel » a vu le jour, rassemblant des résidents des centres Croix-Rouge de la région namuroise et des habitants de la région.
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Récapitulatif des propositions dans les centres spirituels jésuites
Session La planète s’échauffe, qu’y puis-je ? Discerner quelle attitude juste adopter vis-à-vis de la crise écologique, et avancer dans l’environnement professionnel ou personnel.
