Confinement : isolement ou solitude ?

Confinement idolement ou solitude Michel Kobik- meditation spirituelle Le père Michel Kobik, jésuite, membre de l’équipe du Centre spirituel jésuite Le Châtelard nous apporte un éclairage sur la manière dont l’isolement lié au confinement peut être ressenti.

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Bien que l’apparence montre une situation identique – il n’y a personne avec l’isolé et pas davantage avec le solitaire – il ne revient pas au même d’être isolé et d’être seul. La différence tient dans la manière de vivre l’absence de relation avec les autres. Et c’est bien le défi à vivre dans la situation d’un confinement imposé : comment vivre cette absence ? Dans l’isolement comme dans la solitude, la présence fait défaut, comme disparue ou effacée.

Dans le confinement tout autant que dans la liberté de sortie qui est son contraire, il s’agit de vivre selon l’Esprit : un discernement est à opérer entre l’isolement et la solitude.

D’une certaine manière, le confinement va jusqu’à l’interdire, faisant surgir à cette occasion de nouvelles techniques de rencontre en distanciel où, remplacée par l’image et le son, la présence réelle peine à retrouver tout son poids d’humanité. L’isolement se satisfait de la présence virtuelle, car il vise un effacement de la présence qui peut aller jusqu’à son refus dans un retrait violent : la peur de la contamination fait se retrancher derrière une porte fermée pour éviter tout contact. La solitude, au contraire, au cœur de l’absence éprouvée, s’ouvre à une présence intérieure qui désire la présence réelle, en reçoit le goût de vivre, et prépare ainsi la rencontre à venir.

Si l’isolement est repli mortel du cœur et de la chair, la solitude est ouverture à l’Esprit qui donne la vie. En confinement aussi, il s’agit de choisir la vie, la vraie !

Article publié le 26 novembre 2020

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