Cyclone Garance à La Réunion : un témoignage de résilience et d’espérance

Cyclone Garance à La Réunion

Le cyclone Garance a frappé La Réunion avec une intensité redoutable, laissant derrière lui un lourd bilan humain et des destructions majeures. Alors que l’île se relève peu à peu, le P. Sébastien Vaast sj nous raconte la violence de la tempête, l’élan de solidarité qui en découle et la leçon d’espérance que l’on peut en tirer. Comment faire face à l’épreuve et reconstruire après un tel choc ?

Alors que La Réunion panse encore ses plaies après le passage dévastateur du cyclone Garance, le P. Sébastien Vaast sj partage un témoignage poignant. À travers son regard, il nous invite à contempler non seulement l’ampleur des destructions, mais aussi la force intérieure qui permet aux habitants de se relever. Dans cette épreuve, il discerne une leçon de foi et d’espérance, où la tempête, malgré sa violence, révèle la solidarité et la résilience d’un peuple.

Dans les lignes qui suivent, il revient sur ces heures marquées par la peur et l’impuissance, mais aussi par cette conviction profonde : même au cœur du chaos, un espace de paix demeure. Comme l’œil du cyclone, Dieu est là, offrant un refuge au sein de la tourmente.


Garance, le cyclone d’un 28 février et la leçon de l’espérance
Cyclone Garance à La Réunion
Le 28 février 1962, le cyclone Jenny frappait La Réunion avec une violence inouïe, marquant les mémoires par sa puissance dévastatrice. Soixante-trois ans plus tard, jour pour jour, Garance a ravivé ce terrible souvenir, s’abattant sur l’île avec une force comparable. Dès les premières heures du matin, le vent s’est levé, hurlant à travers l’île, arrachant tout sur son passage. Dans le Nord et l’Est, il s’est montré impitoyable : toitures emportées, arbres déracinés, lignes électriques balayées comme de simples brindilles. Les bourrasques ont dépassé les 200 km/h, faisant de Garance un cyclone d’une intensité redoutable. Même notre cuisinière, pourtant habituée aux caprices du climat, nous a confié qu’elle avait eu peur.
Et si le vent a semé le chaos, les pluies torrentielles ont aggravé la catastrophe. Soudainement des trombes d’eau se sont abattues sans répit, gonflant les rivières jusqu’à les faire sortir de leur lit. En quelques heures à peine, les ravines habituellement vides sont devenues des torrents furieux, engloutissant routes, ponts et inondant les habitations. On y a même vu des voitures, surnageant dans des torrents de boue, emportées comme de simples petits jouets. Partout les crues ont provoqué des inondations d’une ampleur dramatique, isolant des quartiers entiers et laissant des familles démunies face à la montée des eaux.
L’ampleur des dégâts est impressionnante. Aujourd’hui on se réveille sonné et les images qui nous parviennent de toute l’île nous ramenènt à la dure réalité. Il y a tant à reconstruire : des maisons, des infrastructures, mais aussi le quotidien de ceux qui ont tout perdu. Pourtant, la résilience est bien là. Déjà, on voit les élans de solidarité se multiplier, les voisins s’entraider, les efforts de chacun pour remettre l’île debout. La Réunion a toujours su faire face, et cette fois encore, elle trouvera la force de se relever.
Devant une telle épreuve, nous réalisons à quel point nous sommes petits et fragiles. L’homme, avec toute sa science et sa maîtrise, demeure impuissant devant les forces de la nature. Pourtant, au cœur même de la tempête, une leçon se dessine. L’année jubilaire nous rappelle que, même lorsque l’épreuve nous frappe, nous sommes appelés à garder confiance. Ce n’est pas l’adversité qui doit nous briser, mais l’espérance qui doit nous relever.
L’œil du cyclone en est l’image parfaite : au milieu du chaos, un espace de calme existe. Comme un rappel que Dieu demeure présent, offrant un refuge au sein même de la tourmente. Cette photo, prise depuis Saint-Denis sur les hauts de Sainte-Marie où l’on voit ce cœur paisible entouré de la tempête, en est un signe fort. L’épreuve est là, mais elle n’aura pas le dernier mot.
P. Sébastien Vaast sj

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Article publié le 4 mars 2025

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