Développer un a priori de bienveillance
Le 20 mai 2021, une année ignatienne s’ouvrira à l’occasion du 500e anniversaire de la blessure d’Ignace de Loyola à la bataille de Pampelune. Pour se préparer à « Voir toutes choses nouvelles en Christ », nous vous proposons chaque mois un extrait des Exercices Spirituels, accompagné d’un témoignage, qui vous permettra de suivre le chemin proposé par Ignace pour nous montrer la voie vers Dieu et nous ouvrir à un engagement dans le monde.
En ce mois de janvier, découvrons l’a priori de bienveillance.
Premiers pas pour découvrir le présupposé de bienveillance
Dans la simple rencontre, dans la relation éducative, dans l’accompagnement spirituel, rien de constructif ne peut commencer sans un a priori de bienveillance. Il ouvre à l’autre, au prochain, à sa différence, il respecte sa liberté et le dispose à donner le meilleur de lui-même. Comme toute la pédagogie jésuite, l’a priori de bienveillance, autrement appelé présupposé favorable, s’enracine dans l’expérience spirituelle de saint Ignace, dans les Exercices Spirituels et dans l’histoire des collèges jésuites.
La boussole des Exercices Spirituels
« Il faut présupposer que tout bon chrétien doit être plus enclin à sauver la proposition du prochain qu’à la condamner. Si l’on ne peut la sauver, qu’on lui demande comment il la comprend ; s’il la comprend mal, qu’on le corrige avec amour ; et si cela ne suffit pas, qu’on cherche tous les moyens adaptés pour qu’en la comprenant bien on la sauve. »
Exercices spirituels, n°22
La bienveillance en actes – Témoignages de jésuites
Sauver la proposition des étudiants
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Veiller à la montée personnelle de chaque adolescent
Avec d’autres jésuites, le P. Maurice Gounon sj créa dans les années 40 les AJD (Amis du Jeudi-Dimanche) pour accueillir les enfants en difficulté. C’est au cœur de cette expérience de terrain qu’il écrivait ces lignes, pour évoquer les rencontres qu’il faisait avec ces jeunes.
“L’accueil commence forcément par un sourire, un préjugé favorable, le faire asseoir, lui offrir à manger. Ayons pour ce “millième” un regard neuf. Considérons-le comme l’unique, le premier absolu… Il a quelque chose à me dire, ce n’est pas par cela qu’il commence, ça ne sortira que dans un long moment, ou demain, ou plus tard. A moi de lui donner le temps comme s’il était le seul. Ce qui compte, c’est l’élévation du caractère et de l’esprit. Que cette rencontre les aide à reprendre confiance en leur avenir et à désirer aider les autres, à être un peu plus humain, plus fraternel. Le but, c’est leur montée personnelle, le reste n’est qu’un moyen.”
Pour aller plus loin
> Découvrir les Exercices Spirituels, qui sont au cœur de la vie des jésuites
> Lire le portrait du P. Maurice Gounon sj
Bibliographie
> « Les écoles jésuites en Belgique francophone », article paru dans Echos Jésuites
> « Suivre saint Ignace auprès des enfants – le projet pédagogique ignatien », article paru dans Echos Jésuites
> Christiane Conturie s.f.x., « Eduquer, entre bienveillance et exigence », Christus, n°230 HS, 2014, p. 53-57
> Bernard Peeters, « Exigence et bienveillance. Créer et bénir. », ibid., p. 65-69
> Jean Caron, « Une vertu qui s’éduque », Christus, n°249, 2016, p. 22-30
> Anne Fumex, « Un travail de l’Esprit. L’annotation 22 des Exercices Spirituels, un présupposé favorable », ibid., p. 62-70
> Joesp Maria Margenat, La pédagogie jésuite. Des origines à nos jours, Lessius, 2018
Découvrir d’autres extraits des Exercices Spirituels
Article publié le 22 janvier 2021