Devenir jésuite, pourquoi ? par Benoît de Maintenant sj
Avant d’entrer dans la Compagnie de Jésus, un jeune homme passe par un temps de « candidature ». Pendant quelques mois, voire un ou deux ans, il apprend à mieux connaître les jésuites, jusqu’au moment où il est prêt à entrer au noviciat. Dans la Province EOF, le Service Jésuite des Vocations (SJV) est chargé d’accompagner cette étape du discernement. Le P. Benoît de Maintenant, responsable du SJV, nous explique cette étape.
Les raisons qui poussent un homme à suivre le Christ sont mystérieuses et belles. Elles ont la force de pousser un jeune à entrer dans la Compagnie de Jésus. En amont, il y a souvent, une rencontre avec l’Écriture, mais aussi avec un jésuite : un livre, un aumônier ou un accompagnateur qui marque par une certaine forme de présence, par la solidité de ses enseignements, par la sagesse de ses conseils, par la profondeur de son écoute. Un fruit de cette rencontre est souvent la confiance.
Une tradition spirituelle
La rencontre ou la relecture du chemin peut se produire à un moment décisif de la vie : au retour d’une expérience de coopération, au moment de se lancer dans la vie professionnelle, après une rupture amoureuse… Ayant entendu parler du Christ et de l’intimité avec lui que permettent les Exercices spirituels, la personne se risque à s’inscrire pour un week-end de relecture ou pour quelques jours d’initiation à la prière. À ces moments où le cœur est ouvert, la justesse des paroles ou des silences d’un accompagnateur peut être appréciée, fruit d’une tradition spirituelle ancienne, vigoureuse et libératrice.
Un corps apostolique
Beaucoup de jeunes, attirés par les manières de faire de la Compagnie de Jésus, discernent que le Christ les invite à devenir, non pas jésuites, mais ignatiens, au cœur de leur vie professionnelle, dans leur séminaire ou dans le mariage. Certains, pourtant, découvrent qu’ils se sentent à l’aise non seulement avec tel ou tel compagnon jésuite, mais dans le corps de la Compagnie lui-même. Un repas pris en communauté, une invitation à une rencontre de jésuites sont des occasions de sentir quelque chose de notre vie de famille, de l’atmosphère qui imprègne nos rapports les plus quotidiens. La simplicité des relations, la place de l’humour, voire de l’ironie mordante, la capacité à débattre, parfois durement, sans mettre en péril une communion vécue dans l’Eucharistie ou à table… Tout cela peut faire fuir, ou au contraire susciter une petite voix qui dit : « En fait, je me verrais bien là ! » Voire : « Puisqu’ils sont si différents les uns des autres et qu’ils arrivent à s’entendre, peut-être y a-t-il aussi une place pour moi ? »
Une parole
Il est bon, parfois, qu’une parole extérieure fasse écho à cette petite voix intérieure. Malgré la légendaire discrétion, voire pudeur ignatienne, un compagnon jésuite peut oser poser à un jeune homme cette question : « Est-ce que tu pourrais t’imaginer vivre dans la Compagnie ? Y as-tu déjà pensé ? » Ou alors, sous une forme différente : « Tu sais, je crois que tu ferais un bon jésuite. » Il est toujours délicat d’inviter à jeune à se prononcer. Mais la question n’est pas tant là pour avoir une réponse que pour aider à réfléchir et avancer en soi.
Cette parole est là pour encourager la liberté et l’expérience montre qu’elle peut aider. Les témoignages ne manquent pas de compagnons qui affirment que de telles paroles les ont encouragés à regarder en face la question de leur vocation, qu’elles leur ont permis d’oser se dire : « Alors, c’est possible ? »
Benoît de Maintenant sj
Responsable du Service Jésuite des Vocations, responsable de la candidature
Entendre l’appel – témoignages
Sébastien : « Sorti d’un collège jésuite, j’ai rejoint une collocation d’étudiants catholiques durant mes études supérieures. Dès la première année de colocation, je me suis rapproché de la communauté jésuite de Bordeaux. J’y ai rencontré des hommes de Dieu : je garde le souvenir d’hommes heureux, apostoliques (c’est-à-dire toujours au travail) et dotés d’une liberté intérieure sans faille. L’un d’eux, un vieux père, m’a accompagné durant un an et demi. Au terme de cette période, j’ai ressenti un appel intérieur à consacrer ma vie à Dieu, et j’ai vu que je devenais de plus en plus heureux sur ce chemin d’accompagnement. J’ai alors demandé comment devenir jésuite. »
Pour en savoir +
> sur la candidature chez les jésuites
Droits photos
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© Compagnie de Jésus – Province EOF
En savoir plus sur le discernement de la vocation et la formation des jésuites
Article publié le 8 janvier 2021