Bienheureux Diego Luis de San Vitores
Le P. Diego Luis de San Vitores né le 12 novembre 1627 à Burgos (Espagne) et mort le 2 avril 1672 à Tumón (Guam), était un prêtre jésuite espagnol, missionnaire aux Philippines et dans les îles Mariannes de l’océan Pacifique. Assassiné à Guam, en haine de la foi, il est béatifié en 1985.
Diego Luis de San Vitores naît de parents nobles et décide de devenir jésuite dès l’âge de 11 ans, mais ses parents refusent pendant deux ans. Il entre au noviciat en 1640, à l’âge de 13 ans/ Il étudie ensuite la philosophie et la théologie à Alcala de Henares, et est ordonné le 23 décembre 1651. Malgré son désir d’être missionnaire en Chine ou au Japon, le jeune jésuite est désigné pour enseigner la grammaire à Oropesa, pour superviser ensuite les études de théologie des jeunes jésuites à Madrid. En fin de compte le Supérieur Général, le P. Goswin Nickel, l’envoie aux Philippines en 1659.
Le P. de San Vitores quitte Cadiz en Espagne le 15 mai 1660 pour se rendre au Mexique, où il doit attendre 18 mois avant de trouver un navire qui va aux Philippines. Pendant ce temps il prêche dans les rues et donne des Missions, comme il a fait à Alcala. Une fois arrivé dans les îles, il consacre plusieurs mois à apprendre le Tagalog puis est nommé maître des novices et doyen à l’Université de Manille. Pendant les 5 années qu’il passe à Manille, il fait aussi du travail missionnaire à l’intérieur de Luzon et dans l’île de Mindoro.
En 1664 il écrit au roi Philippi IV d’Espagne et lui décrit la moisson missionnaire qui attend dans les îles Ladrones à 900 miles au Nord-est des Philippines. Ces îles forment un archipel dans la Micronésie et sont renommées Las Marianas en 1668 d‘après la Reine Mariana d’Autriche, qui patronne la Mission depuis la mort de Philippe IV en 1665. Le P. de San Vitores s’y est arrêté en route vers Manille et il a perçu les grandes possibilités missionnaires de ces îles. Le roi approuve la nouvelle mission et demande au P. San Vitores de la diriger .
La mission commence paisiblement, en partie parce qu’un espagnol qui a fait naufrage à cet endroit s’est lié d’amitié avec plusieurs chefs de ces îles et a ouvert le chemin pour les jésuites qui suivent la vie simples des indigènes, en se promenant pieds nus, prenant des repas frugaux et portant des vêtements de fibres tressées. Après 6 mois ils totalisent déjà 13.000 baptisés.
Les relations se troublent en 1670, quand le père Luis de Medina est martyrisé dans l’île de Saipan, une autre île des Marianas. Le P. San Vitores commence à prier pour obtenir la grâce du martyr. Le 1er avril 1672, il se met en route avec son compagnon Pedro Calungsod pour sauver un serviteur de ce qu’ils considéraient comme une vie dissolue. Quand les deux hommes entrent dans le village de Tumon, ils rencontrent un homme nommé Matapang, qui est un des premiers convertis de la mission. Celui-ci menace les deux prêtres, qui quittent le village, mais ne vont pas très loin. Quand Matapang les découvre, il lance sa lance dans la poitrine du compagnon du P. San Vitores. Celui-ci réalise que sa fin était imminente, il saisit son crucifix et tombe à genoux. Alors un compagnon de Matapang le frappe à la tête, le tuant instantanément.
> Source : site internet de la Curie générale
Initialement regroupé et édité par le P. Tom Rochford sj
Traducteur: Guy Verhaegen
Le vœux de Diego Luis de San Vitores au Père Général
Le bienheureux Diego Luis, qui espérait mourir en vivant sa vie sacerdotale dans les missions, réalise enfin le vœu qu’il avait lui-même confié autrefois au Père Général Goswin Nickel :
« Depuis mes années d’enfance dont je puis me souvenir, tout mon désir a été (selon mon âge et peut-être même en le dépassant) la conversion des infidèles et le martyre.
Ce désir ancré en moi a grandi de jour en jour, surtout celui de conduire les âmes des infidèles au Christ, de verser mon sang pour cela, sans que jamais je puisse détourner mon esprit en un autre sens.
Tel est donc le désir qui se présentait à moi : verser mon sang pour le nom du Christ et pour le salut des âmes les plus abandonnées. Toutefois je ne désire pas cela en sorte que je veuille aller dans les missions pour obtenir la palme du martyre ; mais plutôt en sorte que, à cause des missions, je ne craigne aucun genre de travail et même de mort ; je me déclare prêt à quitter non seulement cette vie mais à abandonner une mort glorieuse, pourvu que je gagne même une seule âme au Christ. »
(Anon., 1784, Archives Loyola – S. C. pour les Causes des Saints, Officium Historicum, 94, Déposition sur la vie et le martyre du Serviteur de Dieu Diego Luis de San Vitores,
Rome, 1981, pp. 90-97).
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Article publié le 2 janvier 2013