Entretien avec le P. Franck Delorme sj, Économe de la Province, sur les dons à la Compagnie de Jésus et aux œuvres jésuites. Il adresse tout d’abord un message à tous les bienfaiteurs, qu’ils aient donné de leur temps, de leur argent ou de leurs prières. 

Que représentent les dons pour la Compagnie de Jésus ?

Les dons que nous recevons sont très importants car ils signifient que des donateurs s’associent à la mission apostolique de la Compagnie de Jésus. En effet, les jésuites portent de nombreux projets, qu’ils soient éducatifs, sociaux, culturels ou intellectuels. Nous ne désirons, ni ne pouvons, porter seuls l’ensemble de ces projets. C’est pourquoi nous sommes très heureux de voir des donateurs, des amis, des bienfaiteurs et des mécènes,  s’engager à nos côtés dans cette aventure qui nous est confiée, au service de la société et de l’Église.

Qui sont les donateurs de la Compagnie de Jésus ?

Ce qui unit les donateurs, c’est souvent l’expérience de la rencontre, celle d’avoir reçu, de la Compagnie de Jésus, une éducation ou un accompagnement spirituel, et à cette occasion, d’avoir fait des rencontres marquantes et noué des amitiés. Ces relations contribuent à trouver du sens à leur vie, à recevoir une certaine lumière et un soutien dans les moments difficiles. Reconnaissants pour ce qu’ils ont reçu, les donateurs et bienfaiteurs sont alors heureux de pouvoir donner pour partager à leur tour.

Au fond, pour tous, c’est une manière de faire écho à l’Évangile : on donne ce qu’on a reçu gratuitement pour que d’autres en bénéficient. Ils ont le désir que la Compagnie de Jésus puisse avoir les moyens de continuer cette mission d’annonce de la foi, toujours plus attentifs à la formation, à l’engagement pour plus de justice sociale… toutes ces dimensions qui donnent du sens à la vie et qui permettent à l’Évangile de s’enraciner.

Pouvez-vous nous donner des exemples de soutien ?

En premier lieu, les anciens élèves d’établissements jésuites qui sont donateurs, beaucoup témoignent de l’importance de l’éducation reçue et de leur souhait que d’autres, à leur tour, pussent en bénéficier.

Certains donateurs sont marqués, quant à eux, par ce qui se passe aujourd’hui dans la société et se disent que les actions des jésuites au service de la formation, de l’éducation, de l’Église, de l’action sociale (comme par exemple le Service Jésuite des Réfugiés, JRS – Jesuit Refugee Service)… font sens et souhaitent ainsi les soutenir pour que ces projets se déploient plus largement.

Enfin, il y a les personnes à la retraite qui désirent partager ce qu’elles ont et soutenir des œuvres qui font sens aux valeurs qu’elles portent (l’éducation, la formation des prêtres, l’intelligence de la foi, le travail intellectuel…). Elles sont heureuses de savoir que leur patrimoine qu’elle donne pourra aider des œuvres qui font sens, qui construisent notre « maison commune ». Ainsi, même après leur décès, elles savent que leur don continuera à fructifier au service du plus grand nombre, notamment des jeunes.

Pouvez-vous nous présenter un projet qui n’aurait pu voir le jour sans les dons ?

Prenons l’exemple du centre spirituel jésuite de Penboc’h, dans le Morbihan. Il est clair que la Compagnie de Jésus ne pouvait pas porter ce projet de rénovation toute seule. Cela a été possible grâce à toutes les personnes qui se sont mobilisées pour donner corps à ce projet. Dans une première étape, il y a eu une forte mobilisation pour s’interroger sur ce que nous voulions vivre sur le site de Penboc’h. Nous avions certes le désir de le rénover mais pour quel projet ? Après ce temps de maturation, la décision de la rénovation a été prise à la suite de laquelle une campagne d’appel à la générosité fut lancée en lien avec la Fondation du Patrimoine. Ce fut très important de voir tant de donateurs se mobiliser à nos côtés, une manière de témoigner de l’importance de ce lieu de Penboc’h pour eux, et le désir que cela continue pour que d’autres y vivent aussi de belles expériences de vie. Certains donateurs ont donné de leur temps, se sont mis au service du projet, d’autres ont contribué financièrement, et c’est l’ensemble de ce collectif qui a permis à ce défi d’être relevé. Nous disposons aujourd’hui d’un magnifique lieu apostolique adapté pour répondre aux défis de la vie spirituelle, du monde du travail et de ses difficultés, de la fragilité et de la vulnérabilité. C’est ainsi que nous pouvons accueillir chacun, là où il en est dans sa vie, et ouvrir la voie d’une rencontre personnelle avec le Seigneur en s’appuyant sur le trésor des Exercices spirituels.

P. Franck Delorme sj, Économe de la Province

Père Franck Delorme jésuite

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