Église, témoin de la parole de grâce – P. Patrice de La Salle sj

Pour l’éternité, l’Église des commencements a consigné son témoignage de foi dans des Écritures, selon son expérience – irremplaçable – de connaissance rapprochée de Dieu, venu vers l’humanité en Jésus-Christ Verbe incarné. Cet ouvrage du P. Patrice de La Salle n’a pas d’autre but que d’inviter le lecteur à se laisser à son tour toucher par cette Parole de Dieu.

« L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins ». Cette phrase est sans doute l’une des plus retenues de l’Exhortation apostolique Evangelii nuntiandi (1975) du Pape Paul VI. Trente-huit ans plus tard, le pape François, dans sa première Encyclique Evangelii gaudium (2013) reprenait cette thématique : « À notre époque aussi, les gens préfèrent écouter les témoins ».

Cet ouvrage a pour objectif d’inviter le lecteur à se laisser toucher par l’Ecriture, telle qu’elle est rapportée dans la Bible. Là, de nombreux personnages ont été saisis dans leur désir, et déplacés par la Parole de Dieu. Peu à peu, ils ont constitué l’Eglise au nom du Seigneur Jésus. A ce titre, ils sont davantage des « témoins » de l’œuvre de Dieu que des « maîtres » dissertant à son sujet. Ici, nous voulons nous inscrire dans cet article de foi, repris chaque dimanche par les catholiques du monde entier : « Je crois en l’Eglise, une, sainte, universelle et apostolique ». Certes, l’Eglise contemporaine, ce grand appareil de savoirs, de rites, de normes, de hiérarchies, etc. n’a que peu à voir avec les quelques modestes déterminations des premières communautés chrétiennes. Eh bien justement : rouvrir les livres où celles-ci fixèrent ce qui leur paraissait le plus essentiel dans ce qu’elles avaient à vivre et à promouvoir du message de l’Evangile, permet de se rappeler ce qu’il est important de tenir encore aujourd’hui. Afin que la conversion l’emporte sur la stagnation, l’esprit sur la chair, la foi sur la loi.

En ces temps qui sont les nôtres, si nous pouvons faire un vœu pour chacun des chrétiens (laïc, prêtre ou consacré) et leurs communautés, c’est bien d’être éveillés à nouveau à cette joie de la foi « que nul ne pourra vous ravir » (Jn 16, 22). Qu’elle rayonne ainsi davantage dans les cœurs convertis, enrichis d’une intelligence renouvelée de la Parole de Dieu, et stimulés par son éternel dessein de vérité en Eglise. C’est la part souhaitée de cet objectif que peuvent prendre ici les quelques réflexions présentées.