Une exposition présente actuellement, et jusqu’à janvier 2023, à l’église Saint-Ignace à Paris, des œuvres du peintre lituanien Gailius Pranas qui n’ont jamais été exposées au public. Ces épreuves d’artiste illustrent le psaume 91, le psaume de David. Composées en 1990, elles étaient destinées à être le cœur d’un beau livre dont le cardinal Lustiger, ami du peintre, rédigea la préface.

« Apprêtez-vous à lire avec vos yeux, votre cœur et vos lèvres ces mots qui viennent de Dieu et qu’a déployés sur ces feuilles la main de l’artiste, pour notre temps nouveau scribe de l’éternelle Parole », Cardinal Jean-Marie Lustiger, Pâques 1991 (texte intégral à lire sur le site de l’Institut Lustiger)

Faute de financement, le livre ne parut jamais mais les gravures furent offertes au cardinal et conservées depuis sa mort par l’Institut Jean-Marie Lustiger.

Une exposition à l’église Saint-Ignace pour mieux percevoir la Parole de Dieu

Sur l’initiative de la commission diocésaine d’art sacré, l’Institut Lustiger accepta de les prêter à l’église Saint-Ignace pour cette exposition au public qui, nombreux et saisi par leur beauté, défile devant elles, dans leur halo de mystère. Il faut dire que la Parole portée par le psaume vient de Dieu et que le talent de l’artiste a été de nous la faire percevoir par la calligraphie en hébreu ou en français, par les vives et harmonieuses couleurs, par la gamme des versets qu’illustre chaque tableau. Une perception difficile à opérer toutefois pour un message inouï : malgré les doutes, malgré les terribles épreuves, nous sommes invités à l’infinie confiance en Dieu.

Une rencontre pour entrer dans la profondeur du psaume 91

Invité par le P. Nicolas Rousselot sj, Haïm Korsia, le Grand Rabbin de France, est venu le 8 novembre commenter, expliquer, déchiffrer le travail de l’artiste devant une centaine d’invités fascinés. Son érudition, sa vaste culture, sa connaissance intime de ce texte que tout rabbin psalmodie chaque dimanche soir ont non seulement éclairé l’auditoire sur le sens de ces œuvres, mais contribué à le révéler. Citant avec verve tour à tour et parmi de nombreux autres Bernard de Clairvaux, Apollinaire mais aussi Astérix et les Normands, Haïm Korsia était habité par ce qu’il disait et l’échange nourri qu’il a eu avec le P. Nicolas Rousselot sj et le public a permis d’entrer dans la profondeur de ce psaume et la puissance de sa Parole.

M. François Drouin,
président de l’association Art, Culture et Foi