Entretien avec le Cardinal Hollerich, rapporteur général du Synode

Mgr Jean-Claude Hollerich, archevêque du Luxembourg, est le rapporteur général du Synode sur la synodalité. Dans un entretien sur KTO TV, il fait le point sur la phase continentale du Synode.

Originaire de la Province jésuite d’Europe occidentale francophone, Mgr Jean-Claude Hollerich a été missionnaire au Japon pendant plus de vingt 20 ans. Le 8 juillet 2021, il a été nommé rapporteur du Synode sur la synodalité qui doit s’achever en 2023. Intitulé « Pour une Église synodale : communion, participation et mission », il aura notamment pour but de réfléchir sur les modes de décision dans l’Église. De 2018 à 2023, il a également été président de la Commission des Épiscopats de l’Union Européenne (COMECE).

Début janvier 2023, au cœur de la phase continentale du Synode, le cardinal Hollerich, répondait aux questions de KTO TV.

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Pour une Eglise ouverte

Le cardinal Hollerich plaide pour une Église où chacun se sente accueilli.

« Ce que les fidèles répondent dans la consultation du Synode sur la synodalité, c’est que l’Eglise doit avoir une attitude évangélique, comme le Christ. Aller à la rencontre de chacun. Le Christ, quand il est allé chez Zachée, ne lui a pas donné un résumé de tous les points de sa vie qu’il devrait changer pour qu’il puisse l’accueillir chez lui. Mais il est allé chez lui. Et c’est Zachée qui a compris qu’il devait changer sa vie, par l’amour qu’il avait reçu de Jésus. Et je pense que les gens attendent de nous une Eglise qui exprime l’amour du Christ pour toute personne. »

Face au débat progressistes / conservateurs

« On devrait dire aux deux camps : ‘On enterre la hache de guerre, on se met à l’écoute de l’Écriture et on prie ensemble.’ Regardons le monde non pas comme monde, mais comme le lieu de la présence et de l’action de Dieu. Et si nous sommes en communion avec Dieu, si les sacrements que nous vivons nous mettent vraiment en communion, alors je pense que nous apercevrons la présence de Dieu dans ce monde. C’est un grand exercice à faire, mais sans cet exercice-là, l’Eglise va rester dans le passé. »

Pour les temps futurs

Le cardinal Hollerich invite à être des missionnaires inventifs comme saint François Xavier et Matteo Ricci en Asie.

« Dieu nous envoie et il faut inventer. Justement François Xavier, missionnaire en Inde, missionnait avec une grande cloche. Il avait appris des prières par cœur qu’il chantait. Et ce sont des enfants qui le suivait parce qu’il était très drôle. Arrivé au Japon, il a tout changé. Pour rencontrer le prince local, il s’est mis en chasuble, parce que c’est la plus belle chose qu’il avait. Il a vu qu’il fallait proclamer l’Evangile d’une autre manière. […] Nous devons être prêts à aller dans de nouveaux territoires, parce que le monde de demain sera complètement différent de celui d’hier. Mais nous devons le faire avec espérance, parce que nous savons, de par notre foi, que le Christ est vivant. Et nous n’avons pas simplement un message, nous sommes les messagers de quelqu’un qui est vivant, qui est là, qui prépare le terrain. Quand j’étais missionnaire au Japon, j’ai toujours prié : ‘Seigneur, montre-moi ta présence au Japon.’ Aussi bien dans la culture traditionnelle du Japon que dans la culture post-moderne des jeunes. Parce que le Seigneur est là. Et il nous faut aller avec ce même élan dans les temps qui viennent. »