« Les Frères jésuites participent à l’action apostolique et missionnaire de la Compagnie de Jésus, en garantissant la spécificité du mode de procéder jésuite et son efficacité apostolique » : c’est ainsi que s’exprime le Père Général Arturo Sosa, dans la lettre qu’il a adressée à la Compagnie pour le jubilé de saint Alphonse Rodriguez. Se référant aux textes de la 34e Congrégation générale, il ajoute qu’Ignace de Loyola a souhaité « recevoir dans le corps de la Compagnie de Jésus une diversité de membres, prêtres et frères, qui partagent la même vocation et contribuent à mener à bien cette mission unique« .

En 2016, six Frères – un par Conférence – ont été élus comme membres de la Congrégation générale : c’était une première dans l’histoire de la Compagnie. Lors de cette 36e Congrégation générale, le pape François a souligné qu’être Frère dans la Compagnie apportait quelque chose de sapientiel ; il a instamment demandé de préserver cette grâce dans le corps de la Compagnie. En suivant le Christ, les Frères témoignent clairement du don gratuit de toute personne au service des autres.

Qui sont et que font les Frères dans la Province ?

Les engagements et les services rendus par les Frères sont très divers. Certains ont été engagés dans l’enseignement et la formation : professeurs de philosophie (Christian Bardet à Marseille), de religion et de géographie (Roland Francart à Bruxelles), formateur en mécanique et en agronomie (Michel Hubert à Madagascar). Aujourd’hui, ils sont engagés comme éducateur en établissement scolaire (Xavier Evrard à Liège) ou dans les écoles de production (Jérôme Gué à Toulouse).

Les services qu’ils rendent en interne – aux communautés – sont nombreux. Plusieurs Frères occupent la fonction de « ministre » ou d’assistant du ministre, gérant les aspects matériels de la communauté : c’est le cas de Jean-Paul Busson (Lille), René Hanssen (Bruxelles), de Pierre Lambotte (Liège), Joseph Monnier (Pau), Joseph Perrot (Douala), Joseph Servol (Paris, après Penboc’h), et autrefois François Delperdange (Liège), Joseph de Pierpont (Bruxelles) et Marcel Teil (Francheville). Parmi les services rendus, il y a aussi la comptabilité : Gonzague Jolly (Bruxelles, La Viale), Georges Marangos (Athènes) et Michaël Sauce (Versailles) sont actuellement « économes » de leur communauté. Jacques De Meester est hôtelier (Bruxelles), après avoir travaillé en Afrique. Les soins infirmiers et l’accompagnement des malades occupent ou ont occupé Jean-Paul Busson (Lille), Bernard Coumau (Pau) et Bruno Ineichen (Bruxelles).

La sensibilité sociale est au cœur de la vie de plusieurs Frères : Henri Chalon (Marseille) assure la mission des gitans ; Daniel Fayard (Saint-Denis) travaille à ATD-Quart-Monde ; Jérôme Gué est délégué du Provincial pour l’Apostolat social et le monde populaire président du Centre de recherche et d’action sociales (CERAS) ; Édouard Guignard (Francheville) a travaillé de longues années au service des plus défavorisés et François Yverneau (Vanves) fut même permanent syndical.

Bon nombre de Frères ont été ou sont encore missionnaires : Alphonse Jacob (Bruxelles) a longtemps travaillé au Rwanda, Gwénolé de Maurin (Saint-Étienne) en Afrique Occidentale et Herman Vanderhulst (Bruxelles) et Jacques De Meester (Bruxelles) en Afrique Centrale. Quant à Walter de Vreese, il est toujours accompagnateur spirituel à Bukavu (RD Congo).

Parmi les « voyageurs », signalons encore Claude Tuduri (Vanves) : fin spécialiste de la culture et de l’art chinois, il partage son temps entre Paris et la Chine. Cet été, un Frère vietnamien, Peter Nguyen Huy Hoàng, nous a rejoints pour un deuxième cycle en Histoire de l’Église. Voilà donc, dressés au format « timbre-poste », quelques portraits de belles et souvent discrètes vocations au sein de notre Province.

Frère Roland Francart sj

Zoom sur la formation des Frères

La structure générale de la formation des Frères est la même que celle des futurs prêtres. À l’issue du noviciat, ils prononcent leurs premiers vœux ; leur parcours s’articule ensuite entre formation professionnalisante, études philosophiques et théologiques, et insertions pastorales. Toujours personnalisées, ces étapes dépendent des goûts et des capacités du Frère, mais aussi des priorités cernées par le Provincial. Cette formation est couronnée par le Troisième An et aboutit à l’insertion définitive dans la Compagnie par les derniers vœux.