Bernard COUMAU Bernard a rejoint la maison du Père le dimanche 30 avril. Il a fait sien ce verset de Paul : « Oubliant le chemin parcouru et tout tendu en avant, je m’élance vers le but ». Ce but, disait-il, « Vous le connaissez, nous y allons tous ensemble dans la joie des amis dans le Seigneur. »

Bernard est né le 2 mai 1936 à Bordeaux ; fils d’un courtier en vins, troisième enfant d’une fratrie de six. Pendant sa retraite de fin d’études à Tivoli (Bordeaux), il entend l’appel de Jésus : « Viens et suis-moi ». Entré au noviciat d’Aix-en-Provence, à la Baume, en 1957, son père-maître l’oriente vers une formation en vue du ministère presbytéral. Il lui faudra batailler pour que sa vocation de frère jésuite soit reconnue et accueillie par ses supérieurs. Petit clin d’œil du bon Dieu, en 1995, à la demande du P. KOLVENBACH, Bernard est nommé à la 34e congrégation générale. Il présidera la commission qui a rédigé le décret sur la place du frère jésuite dans la Compagnie de Jésus.

Après une dizaine d’année de formation et de service comme ministre il prononcera ses derniers vœux à Toulouse en 1972, date à laquelle il participe à la refondation de la Mission ouvrière jésuite. Durant 18 ans, il exercera le métier d’électricien du bâtiment. Mis en pré-retraite par son entreprise en 1993, il rejoint successivement les communautés de Nantes et de Pau comme ministre, puis directeur de ces deux maisons de retraites.

En 2009, il rejoint Marseille-Saint-Éloi puis Lyon-la Chauderaie comme ministre. À la suite d’un AVC et des névralgies faciales rebelles, Bernard a besoin d’un lieu de repos et de soin. Il est accueilli à la communauté de Pau-Montpensier en 2015, puis à celle de Maria-Consolata. Priant et souffrant avec son bon sourire, son style de plus en plus direct qui évite la langue de bois, Bernard est resté compagnon de Jésus fidèle à sa vocation.

P. Jean-Pierre Milliard sj, communauté à Pau

Témoignage de Jean-Jacques GUILLEMOT (Bordeaux)

Nous avons été ensemble dans la même communauté de Mission ouvrière (MO) sur le quartier de Bagatelle à Toulouse entre 1986 et 1993. Bernard disait volontiers que la Mission ouvrière était un « lieu source » pour lui et les « frères jésuites » qui en firent partie. Il se définissait comme « frère laïc » dans un ordre de prêtres, heureux de partager avec d’autres compagnons la rencontre de ses contemporains.

Il ne gardait pas pour lui ses amis et je me souviens avoir rencontré plusieurs d’entre eux – pas tristes d’ailleurs, comme Bernard avec son côté « gai luron ». Je retiendrai deux traits de sa personne : son humanité et sa disponibilité. Au moment de la mort brutale de ma sœur en 1987, il a été bien présent à mon beau-frère et à ses enfants qui s’en souviennent encore aujourd’hui. Et puis quand il est passé à la retraite professionnelle, il avait le choix entre rester à Toulouse dans le quartier où nous étions ou bien répondre à un appel de la Province et devenir ministre à Nantes, rue Dugommier. Bernard a fait le choix du « service », dans la continuité de sa présence à la MO. Il a rejoint les aînés à Nantes. Je l’ai revu par la suite à Pau, puis à Marseille et à la Chauderaie – au service des compagnons.

Je l’ai eu régulièrement au téléphone ces derniers mois. Il gardait son humour et ses éclats de rire alors même qu’il souffrait de névralgies faciales depuis des années. Je garde le souvenir d’un bon serviteur de l’Évangile. »