Georges MARANGOS Le frère Georges Marangos est né à Manna, un village catholique de Syros, le 22 juillet 1941, dans une fratrie de 8 enfants. L’île était alors sous occupation allemande et manquait de tout car le port avait été bloqué par les occupants. C’est là qu’il a vécu son enfance jusqu’à ce que les frères maristes lui proposent de faire des études dans leur collège, parcours d’études qui se poursuivra au juvénat des frères maristes de Varenne sur Allier. Au moment du choix de son avenir, Georges réalise qu’il n’est pas fait pour enseigner ni pour vivre toute sa vie dans des établissements scolaires ; aussi, les frères l’engagèrent à explorer la possibilité de devenir frère coadjuteur dans la Compagnie de Jésus. C’est ce qui l’amènera au noviciat de La Baume à la rentrée de 1964. Après le noviciat, il passe quelques mois à Jaïmat, mais, se sentant incapable de se mettre à l’espagnol, il demande à revenir en France où il rendra des services dans la cuisine de la maison Provinciale de Lyon, puis à La Baume et à Marseille. En 1968, il revient à Athènes avant de faire son Troisième An, en 1972, à Montferrand-le-Château, sous la direction du P. Marc HOËL. Il est envoyé ensuite dans la communauté de Syros où il assura divers services de la communauté et animera un groupe de jeunes. Il se met aussi à l’accompagnement du chant liturgique, qui restera jusqu’au bout l’une de ses activités favorites.

La fermeture de la communauté de Syros le ramènera à Athènes où il tissera de nombreuses amitiés, dans la communauté albanaise notamment. Cependant, autour des années 2000, les difficultés de santé s’accumulent, notamment un asthme chronique qui le limitera beaucoup dans ses déplacements et ses activités. Il gérait sa santé de manière très autonome mais, en juillet dernier, était apparu un dysfonctionnement du foie dont les médecins peinèrent à trouver le remède. Ce n’est que quelques semaines avant son décès que fut diagnostiquée une hépatite qui l’emporta en quelques semaines.

Au cours de ses dernières années, il participa au lancement du Centre Arrupe, qui assure un accompagnement scolaire aux enfants d’immigrés du quartier et il accompagnait chaque mois le P. Sébastien FRERIS à Thèbes pour une petite communauté albanaise pour laquelle il assurait le catéchisme. Georges était aussi un religieux fidèle à la prière ; il était toujours à la chapelle dans la demi-heure qui précédait la messe du milieu du jour et, l’après-midi, il suivait avec assiduité le chapelet de Lourdes. Il avait une admiration particulière pour sainte Thérèse de Lisieux.

Georges était très pudique sur sa vie affective mais, au moment de ses funérailles, sera révélé l’attachement que lui portaient quelques familles albanaises. « Le frère Georges n’était pas seulement pour nous un frère, il était notre grand-père et notre ami. C’était un homme qui nous donnait de l’amour sans retour, prenait toujours soin de nous et voulait nous voir heureux », dira l’une de ses anciennes choristes. Enfin, l’une de ses dernières grandes joies fut l’amitié qu’il lia avec une jeune religieuse ukrainienne, membre de la congrégation des Servantes du Saint Esprit (SSpS) engagée dans notre JRS d’Athènes. Repartie en Ukraine au début de la guerre pour être solidaire de son peuple, elle tint à envoyer ce message en apprenant le décès de Georges : « Dieu m’a fait un grand cadeau, celui de rencontrer le frère Georges, de vivre deux ans auprès de lui ; et je garderai cette expérience de sa gentillesse et de son amour pour toujours dans mon cœur. J’ai grandi sans père et je n’ai pas eu de souvenirs d’amour et de soins paternels durant mon enfance. Frère Georges est devenu comme un père pour moi. »

P. Pierre Salembier sj, communauté à Athènes

Témoignage : dans une vidéo consacrée aux frères jésuites, Georges Marangos témoignait de sa vocation :