F. Gilbert TINANT sj (07.02.2018)

Un compagnon d’une serviabilité à toute épreuve. Un homme plein d’attention pour chacun et aux amitiés fidèles, le Frère Gilbert TINANT est entré dans la vie éternelle le 7 février dernier.

Né à Orgeo (Luxembourg belge), le 26 septembre 1927, d’un père belge et d’une mère bretonne (ils s’étaient connus en exil en Angleterre pendant la première guerre mondiale), Gilbert est l’avant-dernier d’une lignée de sept enfants. Il entame les humanités à Verviers. Après la Seconde, il demande son admission dans la Compagnie, en spécifiant déjà son souhait d’être envoyé au Congo. Il entre au postulat en 1947, commence le noviciat le 18 mars 1948 et prononce ses premiers vœux le 19 mars 1950.

Partir au Congo : après six mois de formation en « sciences coloniales » (CIBI) à Eegenhoven (Louvain), le rêve de Gilbert Tinant devient réalité en 1951. Le jeune compagnon s’envole pour Kikwit, avec escale à Léopoldville et arrive en camion à Djuma, à l’Est du Congo. Initié à la menuiserie durant sa formation, Gilbert est engagé dès son arrivée à Djuma dans la construction du noviciat. Une tâche énorme dont il devient le principal responsable ! Le frère doit tout assurer, depuis les plans et les commandes en Belgique jusqu’à la fabrication des briques, en passant par l’abattage des arbres pour la fabrication des éléments de menuiserie. Il consacrera pas moins de huit années à ce chantier, jusqu’à l’achèvement des derniers détails.

1959 : Gilbert est envoyé à Kikwit, plus au Sud. Il devient économe du nouveau diocèse de Kikwit, à la demande de Mgr André Lefebvre, jésuite et premier évêque du lieu. À partir de 1969, il est responsable de la scierie. Il est aussi ministre de la communauté et noue de belles amitiés qui perdurent jusqu’à la fin de sa vie.

L’année 1975 sonne le retour en Belgique, après quasiment un quart de siècle en Afrique centrale. Gilbert est rattaché à la communauté Saint-Ignace à Bruxelles. Il s’occupe d’une maison située dans l’actuelle « La Viale-Europe », qui accueille les étudiants étrangers. En 1978, il rejoint la rue Washington et devient ministre de Saint-Ignace et de Lumen Vitae, une fonction qu’il occupe durant vingt ans.

En 2000, il arrive à la communauté Saint-Claude La Colombière (Bruxelles), la communauté des aînés. Gilbert est nommé adjoint au ministre, consulteur et admoniteur. Ses multiples talents pratiques et sa grande serviabilité en font un pilier de la maison. Peu à peu pourtant, ses forces diminuent. Les séquelles d’une grave opération cardiaque l’obligent depuis près d’un an à abandonner ses diverses charges. Mais il reste très présent à la vie de la communauté, essayant presque jusqu’au bout de rendre encore tel petit service.

« Sa chambre recèle un véritable trésor d’outils et de matériel qu’il met généreusement à la disposition de chacun », confie avec sympathie un compagnon. Malgré sa santé vacillante, Gilbert gardait constamment le souci des autres, prenant toujours l’initiative de s’informer de la santé des nôtres et des membres du personnel – les cuisinières en particulier, qu’il avait lui-même engagées et faisaient sa fierté. Le bon serviteur est entré dans la paix de son Maître, entouré de compagnons, le 7 février 2018.

Jean Marie FAUX sj, André de L’ARBRE sj et Caroline JEUNECHAMPS

Article publié le 25 septembre 2018

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