F. Pierre MAYOT sj (10.01.2017)

L’itinéraire de Pierre est rempli de pleins et de déliés, dirait-on s’il était écrit sur une belle page d’écolier…

Il est né au sein d’une famille déjà nombreuse, au Creusot, une ville presque bourguignonne mais très marquée par l’industrie. C’était le 29 novembre 1941, en pleine guerre. Son père était dessinateur industriel. Pierre a été formé d’abord dans l’enseignement technique. Puis il a fait du séminaire à Autun et a été en coopération en Algérie, à Oran. Il est entré dans la Compagnie le 27 octobre 1966, au noviciat d’Aix avec Michel Rondet pour Père Maître. Il a fait de la philo à Chantilly en 68-69, puis de la régence au collège d’Avignon comme éducateur et préfet de discipline. Ensuite, il est parti un an étudier l’arabe à Alger. A son retour en 1971, il a suivi une formation à l’administration en habitant à Vanves.

En 1972, il est nommé à Avignon comme adjoint au préfet des Terminales et adjoint à l’intendant. Il reste jusqu’en 1978 au collège d’Avignon où sa compétence technique s’exprime alors : « L’intendant habile aime à travailler avec un équipement suffisant et repère même de multiples gadgets amusants ! » C’est en 1975, durant cette période, que Pierre est devenu Frère. Il fait ensuite son Troisième An avec le Père Gouet en 1978-79. Il prononcera ses grands vœux de Frère à Lalouvesc le 10 juin 1990.

Pierre a été ainsi : intendant, comptable et hôtelier en divers lieux : Avignon, Le Châtelard, Lalouvesc. Hôtelier hors pair, à l’accueil aimable et très relationnel, il est précieux pour préparer et assurer des réceptions, appréciant et donnant à apprécier bonnes viandes et bons vins. Pierre est un « fonceur », plein de fougue, il n’est que d’évoquer la manière dont il jouait au foot –  se dépensant entièrement – ou celle avec laquelle il pilotait sa voiture ! Il décide sans traîner. On se souvient aussi sans peine des opinions qu’il défendait énergiquement.

Tout cela s’est ralenti au fil des jours depuis son arrivée à La Chauderaie en 2003. Sa santé devenait de plus en plus fragile. Il ne  pouvait plus prendre aussi vite qu’autrefois les virages qui se présentaient sur cette nouvelle route de sa vie, même si parfois il en « rageait » encore un peu.

Chez Pierre il est resté un fond de pudeur derrière laquelle se cachait une réelle tendresse que son sourire révélait parfois. Son supérieur l’en a remercié aux heures où ce sourire sur son visage était devenu la seule parole audible… Pierre est parti ce 10 janvier au petit matin à l’appel de son nom… Il était convenu qu’il allait être surpris !

François REY (Francheville-La Chauderaie)

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