Plus on attend pour s’y mettre, plus l’effort va devoir être intense. L’ONU vient de constater qu’on a perdu une décennie (2009-2019), où les Etats « ont collectivement échoué », et pendant laquelle les émissions de gaz à effet de serre ont continué à augmenter (+3,2% entre 2017 et 2018).
Pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris (nettement en dessous de 2°C et si possible 1,5°C), maintenant, en l’espace de seulement 10 ans, il nous faut arriver à réduire les émissions de 45 %, ce qui est un effort considérable. Et il faudra arriver à la neutralité en 2050, tout sachant que les derniers % sont les plus difficiles à gagner.
Les gaz à effet de serre sont principalement le CO2 (massivement, durée de vie 100 ans), le méthane (25 fois plus puissant, dû notamment à l’élevage des ruminants, durée de vie 10 ans), et le N2O, protoxyde d’azote (300 fois plus puissant, dû notamment aux engrais). Par commodité, on agrège tout en « équivalent CO2 ». La neutralité carbone inclut la possibilité de capter les émissions CO2 qu’on ne peut pas réduire. Cependant, ceci ne sera possible, juste et viable que si les émissions ont été très fortement réduites.
Arrêter au plus vite d’émettre
Mis à part une petite portion qui est absorbée par les végétaux et les mers, tout ce qui a déjà été émis en CO2 dans l’atmosphère y reste et du coup va augmenter la température chaque décennie un peu plus. Aussi le moindre kilogramme de CO2 qu’on ajoute aujourd’hui dans l’atmosphère va contribuer à empirer le phénomène de hausse des températures déjà programmé. Il nous faut donc arrêter au plus vite d’émettre le moindre kilogramme de CO2 !
Nous, les plus gros pollueurs, en premier
Aujourd’hui, un français ou un belge émet en moyenne 10 à 12 tonnes de CO2 par an. Pour ne pas avoir d’impact sur le climat, il doit réduire ses émissions à un niveau de 1,5 à 2 tonnes. Ce résiduel correspond à ce que les végétaux peuvent absorber. Les premiers à devoir stopper les émissions, c’est nous ! Il n’y a pas à attendre que ce soit les autres. Un Bangladais émet en moyenne 1,3 tonne, et pourtant ce sont par exemple les paysans de cette nationalité qui subissent les conséquences du réchauffement global, perdant leurs terres par les inondations et la salinisation, à cause de la hausse du niveau de la mer.
De plus, puisque certains pays vont mettre plus de temps à réduire leurs émissions, si l’on veut que le résultat global soit atteint, il nous faut le faire au plus vite.
Calculer combien de tonnes de CO2 par an j’émets
Le calculateur de WWF Suisse, nous paraît le plus intéressant. C’est facile, cela prend 20 minutes, avec une trentaine de questions. Cela peut se faire à plusieurs, voire en réunion de communauté. A chaque réponse, vous pourrez voir l’impact carbone. Il faudra que vous sachiez la surface, et le nombre d’habitants de la communauté. A la fin, vous aurez en prime un petit audit qui vous montrera là où vous pouvez faire des efforts. Bien sûr c’est une simulation, avec des approximations, ciblée pour des familles, et marquée par le contexte suisse. A noter aussi qu’une partie des émissions sont hors de notre contrôle individuel, étant liées à la collectivité (voire l’étude intéressante de Carbone 4).
C’est un très bon moyen pour prendre conscience de ce que les émissions de CO2 veulent dire de manière concrète, et pour faire le lien entre tous ces chiffres généraux et notre vie quotidienne. Cela peut aider chacun à se donner des objectifs de réduction, en lien avec la perspective globale.
A nous de jouer, et de nous fixer aujourd’hui quelques décisions pour, d’ici 10 ans, avoir réduit au moins de moitié les émissions liées à votre mode de vie. Et si possible, pour atteindre au plus vite la neutralité carbone !
