Les alternatives au secteur agro-alimentaire industriel (achats en circuit court, commerces spécialisés, …) sont souvent confrontées à des limites : prix élevés, gamme de produits restreinte, fréquentation limitée à un public averti, engagement ou organisation chronophage, peu de mixité sociale… Le supermarché coopératif vient élargir le panel d’alternatives, en offrant la possibilité de dépasser ces limites.

Quel est le principe du supermarché coopératif ? En achetant une part de la coopérative, on en devient membre. En échange d’une implication dans le tour des services du supermarché (environ 3 heures toutes les 4 semaines), on peut y faire ses courses.

S’engager dans un supermarché coopératif : en vue de quoi ?

  • C’est une manière de faire vivre la préférence apostolique universelle « travailler avec d’autres pour la sauvegarde de notre maison commune ». Dans une coopérative, chacun y met du sien, sinon ça ne marche pas. Les autres coopérateurs sont bien souvent des gens du quartier qu’on ne rencontrerait probablement pas autrement. Divers degrés d’implication sont possibles : faire son tour de travail, c’est le minimum ; mais on peut aussi participer aux assemblées générales, s’impliquer dans divers comités (accueil des nouveaux, choix des produits, comité mixité sociale, …)
  • C’est s’insérer dans une dynamique collective au niveau local. Quand on veut vivre la conversion écologique au quotidien, on peut se sentir parfois découragé ou impuissant face à l’ampleur des enjeux. Rejoindre une initiative qui s’organise à l’échelle d’un quartier (supermarché coopératif ou autre, comme l’achat de paniers de fruits et légumes), c’est trouver du soutien et de l’élan pour faire perdurer son engagement. Panier légumes de saison
  • C’est soutenir une autre forme d’économie : le supermarché coopératif est géré selon le principe « un membre, une voix » (et non « une action, une voix »). C’est un des 7 principes qui servent de guide à toutes les coopératives.
  • C’est aussi se donner plus de possibilités de réduire ses déchets en faisant des achats en vrac ; c’est avoir accès à de l’alimentation bio ou raisonnée et à des produits locaux et de saison, le tout avec un budget honnête.

Des communautés font le pas

A la Plaine, la communauté vient de s’engager à La Louve (supermarché coopératif), en vue d’évaluer l’intérêt de cette proposition écologique, socio-économique et relationnelle ; à Toulouse-Bagatelle, la communauté s’est lancée avec VRAC (qui facilite les groupements d’achats, sans être une coopérative).

Pour les communautés plus larges, il n’est certes pas possible d’avoir recours à ce genre d’initiatives pour remplacer complètement les centrales d’achat. Une piste pour diminuer l’empreinte écologique des repas : les outils proposés par mon restau responsable.

Le coup de pouce de Laudato si’

Femme supermarché panier

« En certains lieux, se développent des coopératives pour l’exploitation d’énergies renouvelables, qui permettent l’auto-suffisance locale, et même la vente des excédents. Ce simple exemple montre que l’instance locale peut faire la différence alors que l’ordre mondial existant se révèle incapable de prendre ses responsabilités. En effet, on peut à ce niveau susciter une plus grande responsabilité, un fort sentiment communautaire, une capacité spéciale de protection et une créativité plus généreuse, un amour profond pour sa terre » (LS 179).

Pour aller plus loin

> Un article sur La Louve (Paris) ; un webdocumentaire sur la Bees-coop (Bruxelles).

> Enzo Pezzini, « Le christianisme social et le projet coopératif », in En Question n°123, déc. 2017.

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