Joseph de Pierpont Joseph de Pierpont de Burnot (Frère Joseph ou « Jojo » pour le plus grand nombre) est né à Bruges en 1933, troisième enfant d’une fratrie de huit. Son père étant décédé en 1941, sa maman sut courageusement élever, seule, sa grande famille. Comme elle s’était établie à Malonne, Joseph fit ses primaires chez les Frères des Écoles chrétiennes, à l’Institut Saint-Berthuin, avant de fréquenter l’École Apostolique de Namur tenue par les jésuites, où il se forma aux techniques de la reliure, tout en étant fort investi dans le jardin potager.

Entré au noviciat d’Arlon, il prononça ses premiers vœux de Frère coadjuteur en 1954. Il restera à Arlon jusqu’en 1964, travaillant tant à la ferme qu’au potager. Joseph fait partie de cette génération de Frères, infatigables et efficaces, obéissants et libres, qui a tant marqué et illuminé la vie quotidienne des maisons jésuites de l’époque.

Vint le temps du Troisième An à Wépion. Il y prononcera ses derniers vœux le 2 février 1965. De 1965 à 1980, Joseph se trouve à Eegenhoven (maison de formation près de Leuven). Il y travaillait au jardin. René Hanssen n’était pas loin (son frère dans tous les sens du terme), au travail comme dans le repos – l’un initia l’autre aux joies de l’alpinisme. La robustesse et l’efficacité de Joseph a fait merveille, quand il s’est agi de procéder à l’impressionnant (et méthodique !) déménagement de la grande bibliothèque du scolasticat. Il la retrouva d’ailleurs aux Facultés de Namur, plus précisément au CDRR (Centre de Documentation et de Recherche Religieuses) où il fut actif jusqu’en 2011. Joseph fut aussi ministre à la rue de Bruxelles, puis avec les philosophes de la rue Bayard.

Intrépide familier des brouettes de levage, Joseph s’était forgé une devise : « Tout pour Jésus avec le diable ! » qui donne une idée du climat de travail qu’il savait entretenir avec son énergie chaleureuse. En fait, pourtant, irrémédiablement, ses forces mentales et physiques s’épuisaient et, en 2013, Joseph rejoignit la communauté Claude La Colombière, officiellement pour aider le Père Ministre… Il finit par y rester de longs, longs mois alité, soutenu par des soins de confort. Son bon sourire n’avait pas disparu, lui valant d’être le préféré de l’équipe médicale. Il s’est éteint le 27 mai, à l’instant où, près de lui, s’achevait le chant d’un dernier « Je vous salue, Marie ».

Philippe Robert,
Bruxelles-La Colombière